Jean-Pierre Dubé

Jean-Pierre Dubé quitte

Ginette Plante, L’Attisée,  Août 2017

La jeune soixantaine, encore énergique, mais avec 25 ans d’implication en politique municipale derrière lui dont 21 à titre de maire et, en concomitance, les 4 dernières, comme préfet de la MRC de L’Islet, Jean-Pierre Dubé remettra les rênes de la municipalité de St-Jean -Port-Joli après les élections municipales du 5 novembre prochain.

Dès l’enfance, il est sociable et développe ses habiletés avec le public en aidant à la vente des œufs dans l’entreprise familiale. Jeune adulte, il prend la direction du corps musical les Jeannoises. Ambitieux, il les mènera au championnat provincial à Laval, qu’elles remporteront en 1977. Puis, il y a l’exemple de son père Ferdinand qui sera conseiller municipal durant 8 ans. À 33 ans, il commence un premier mandat comme échevin. En 1992, à 37 ans, durant l’absence pour maladie de M. Laurent St-Pierre, il est élu maire au sein du conseil de l’époque : « Il a compris que pour faire avancer des choses, mieux vaut s’impliquer que critiquer ».

 

Quand il regarde dans le rétroviseur, il est fier du travail accompli. Sous sa gouverne, la municipalité a su trouver un équilibre entre le soutien, la collaboration et l’intervention dans les nombreux dossiers initiés et menés par des organismes, des corporations indépendantes, des groupes de citoyens et des initiatives individuelles, entre les dossiers communautaires, les loisirs, les activités sportives, la culture, le tourisme, le développement économique et les travaux d’infrastructures comme l’assainissement des eaux usées. Au fil des ans, ce fut : la réorganisation du Centre municipal qui a permis d’accueillir la bibliothèque, la création du Centre socio-culturel Gérard-Ouellet et la disponibilité d’un local servant quelques temps à la Maison des jeunes ; l’aménagement du quai et de la marina, l’achat des terrains et l’organisation du parc des Trois-Bérets, la construction de la Vigie ; la réalisation des terrains de soccer, de balle molle, de tennis, le support à l’amphithéâtre ; l’amélioration du parc industriel, l’embellissement et la revitalisation du centre du village, l’obtention des 4 Fleurons pour l’aménagement paysager, l’exécution des rues pour le développement domiciliaire ; la diversification de l’offre culturelle en 5 évènements majeurs et la mise sur pied de la COFEC, …Tout ça s’est concrétisé grâce à la population, aux organismes, aux comités, aux bénévoles, au personnel de la municipalité, aux différents conseillers-ères municipaux avec lesquels il a travaillé à un rythme frôlant parfois les 250 réunions par année.

 

Quand il envisage l’avenir, il parle d’une étude à venir par une firme d’urbanisme, sur l’ensemble du village afin de préciser l’aménagement physique en lien avec le plan de développement stratégique de la municipalité, pour planifier d’avance. Il est aussi question d’attention aux paysages et à la beauté des lieux, d’arrangements verts et fleuris à privilégier surtout sur une voie d’accès comme la 204, des bâtiments patrimoniaux à préserver, du Domaine de Gaspé qui aura besoin de réaménagement et de la main- d’œuvre plus difficile à recruter pour le camp d’été, de la préservation des nombreuses sculptures installées à l’extérieur et de la conservation du riche patrimoine de nos réputés artistes…

 

Quelles sont les qualités importantes pour s’impliquer en politique municipale? D’abord, être à l’écoute de la population, nous sommes là pour répondre aux besoins de la collectivité ; ainsi qu’accepter et respecter les idées des autres : « Si tu penses que tu détiens la vérité, tu vas trouver le mandat long. » Il faut admettre que les choses prennent du temps avec les comités consultatifs, les règlements, les restrictions, les demandes de budgets… Il faut être capable de se mettre à la place de celui ou de celle qui formule une demande. Et, s’il est important d’avoir une certaine disponibilité pour les nombreuses réunions, il y a des possibilités d’arrangements selon les responsabilités familiales et autres, mais il faut donner de son temps. Il est important que les représentants soient des femmes et des hommes de différents âges, de différents milieux, intégrés dans la communauté.

Le pouvoir municipal, c’est le palier le plus près des citoyens. Depuis 1980, les conseils municipaux ont plus de responsabilités et les gens de la population sont plus informés et exigeants, ils sont plus au courant des politiques, de leurs droits et des lois, savent plus argumenter, négocier et défendre des causes sensibles comme les droits des aînés, l’environnement, les services pour les familles… Quant au projet de loi 122 qui porte sur la reconnaissance de l’autonomie municipale versus l’obligation de tenir des référendums (lorsqu’un nombre suffisant de citoyens le demande pour des questions d’urbanisme ou d’aménagement du territoire), adopté par l’Assemblée nationale, le 16 juin 2017, Jean-Pierre Dubé continue de penser que les gens ont le droit de s’exprimer et de demander un référendum, que l’opposition à un projet puisse être une bonne occasion pour les promoteurs ou promotrices d’améliorer celui-ci. Homme public, il s’est toujours fait un devoir d’aller au-devant des gens pour les entendre, recevoir leurs critiques, leurs insatisfactions, leurs encouragements et de donner des responsabilités aux gens, car c’est ensemble qu’on trouve les meilleures solutions. Il se voit dans le futur comme un mentor pour aider le prochain conseil au besoin, siéger sur des comités de réflexion et partager un peu de son expérience. D’ailleurs, il demeure actif avec son entreprise agricole et il a pris la présidence du groupe VICO de L’Islet.

Il part la tête haute avec le sentiment du devoir accompli et il remercie les conseillers-ères qui se sont succédé sur les conseils municipaux, les employé-es dont certains-es cumulent une longue expérience, les différents organismes, les gens sur les comités et commissions, tous ceux et celles avec lesquels il a travaillé et la population car sans eux et elles, St-Jean -Port-Joli ne serait pas ce qu’elle est devenue.