Nicole Kearney restaure le Chemin de croix

Gabrielle Chaumont, Contact, Témiscaming, le 7 juin 2017

L’église Notre-Dame-du-Lac de Kipawa aura bientôt son propre «Chemin de croix». Il s’agit d’une suite de décorations murales appelées «stations» racontant le crucifiement de Jésus Christ et que l’on retrouve dans la plupart des églises. Les quatorze icônes de plâtre se trouvaient à l’origine à l’église de Tee Lake, fermée depuis 2006. La plupart des biens religieux de l’établissement ont donc été remis à d’autres églises membres du diocèse de Pembroke. L’église de Kipawa a donc hérité du Chemin de croix, elle qui n’en possédait pas.

Usées par le temps, les stations ont besoin de se refaire une beauté avant d’être Installées dans leur nouvelle église. C’est Nicole Kearney, une résidante de Thorne passionnée des arts et de la religion, qui s’occupe de la restauration du Chemin de croix depuis avril dernier. «Il faut refaire le plâtre et reconstituer les visages. Je peins aussi le fond en bleu et gris, les couleurs de l’église et je vais mettre un vernis pour faire ressortir la couleur et pour protéger», expliquait la responsable du projet. «Comme les noms sur les stations sont en français et que Kipawa est très anglophone, je réécris aussi les noms en anglais. Par exemple, sur la station représentant Véronique, j’ai changé le nom pour «Veronica». Véronique, c’est la femme qui a essuyé les larmes de Jésus lorsqu’il portait sa croix et ça l’avait réconforté».

Pour Mme Kearney, remettre les stations en état est une forme de méditation : «En travaillant là-dessus, on voit vraiment ce qui se passe dans cette histoire. Ça ma beaucoup touchée car on voit bien les poings et les gestes. On voit que ces personnages sont en train de battre et de torturer quelqu’un !»

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Mme Kearney restaure des objets religieux. À la suite du saccage de l’église Sainte-Thérèse de Témiscaming au printemps 2016, elle a reconstruit la tête de deux statues saintes décapitées par les vandales. Elle ajoutait que ces projets lui permettent de combiner son intérêt pour l’art et la religion : «J’aime l’art et surtout travailler le bois. J’ai d’ailleurs fabriqué de petits bancs de bois pour l’Université Saint-Paul. Je fabrique aussi des chapelets pour les gens et des malas (chapelets bouddhistes)».

Que peut-on demander de mieux qu’une artiste qui est aussi intéressée par la religion pour réparer un objet sacré ?