Photo : Radio-Canada

Souvenirs de l’école St-Augustin

Rolande Grimard, Montbeillard en bref, Montbeillard, mai 2017

Alors que l’on s’apprête à vendre le bâtiment de l’école St-Augustin, Montbeillard en bref a demandé, au bénéfice de ses lecteurs, à une enseignante ayant jadis travaillé dans cette école de faire appel à ses souvenirs. Rolande Grimard se souvient.

 

Rolande, enseignante à Montréal en 1987.

Je venais d’avoir 18 ans ce 17 mars 1957. Septembre se présente avec ses merveilleuses couleurs sur la montagne derrière un couvent bâti en 1953 ou 54 et que l’on devait agrandir vu l’augmentation de la clientèle scolaire dû aux fermetures des écoles de rangs. J’ai enseigné dans la grande salle de ce couvent durant quelques mois en attendant la fin des travaux. Ma belle-sœur Madame Pauline Grimard m’a rappelé que mon père Wilbrod Grimard était président de la commission scolaire de Montbeillard à cette époque. Il a prononcé le discours de l’inauguration qui a eu lieu lors d’un souper dans la grande salle.

Nous étions 5 ou 6 enseignantes et j’étais la seule laïque. Comme j’étais quelque peu timide et que j’avais côtoyé les sœurs grises depuis ma petite enfance, c’était un peu difficile pour moi de m’intégrer à des religieuses comme compagnes de travail, le contact étant très différent. Mon intégration s’est tout de même faite en douceur. Ces trois années passées à Montbeillard furent merveilleuses.

Sœur Ste-Adrienne enseignait en 1e et en 2e années, moi, en 3e et 4e ou 4e et 5e selon la clientèle. Sœur Albert-René et Sœur St-Nicolas (directrice) se partageaient les autres élèves selon leur degré de classe. Nous enseignions à des élèves respectueux, élevés par des parents qui avaient une grande estime à l’égard des enseignants. Aujourd’hui, après 40 ans d’enseignement, je me dis que les élèves devaient trouver les journées très longues pas de musique, pas d’éducation physique, aucun projet… Je les admire ces élèves de Montbeillard à qui j’ai enseigné.

Un jour, durant une leçon de catéchisme, j’enseignais qu’il y avait trois parties importantes à la messe. L’offertoire, la consécration et la communion. Un petit comique de 5e année en arrière, me souffle en riant : « la quête ». Je connaissais bien cette histoire puisqu’elle venait de chez moi… C’était mon jeune frère.

Il y avait bien la confirmation. C’était l’événement de l’année ou presque. Les petites filles toutes belles dans leur robe et voile blancs et les garçons brassard au bras, dans leur habit tout neuf, défilaient la grande allée dans l’église de Montbeillard. Nous apprenions à réciter le « Notre Père » et le « Je vous salue Marie » ensemble d’une façon incommensurablement parfaite pour Mgr Rhéaume. Une fois le « Notre Père » terminé, Mgr a dit : « Très bien ». Venant de lui, c’était tout un compliment!

Au cours de ma dernière année, en 1960, il y avait eu aussi un programme radiophonique dans les écoles. Les élèves de deux paroisses s’affrontaient dans un questionnaire sur les matières scolaires. Pour terminer l’émission, il y avait toujours une infime partie musicale. Sœur St-Nicolas, directrice et musicienne nous avait fait pratiquer une chanson, mon frère Alcide et moi. Cependant, je me rappelle que nous n’avions pas interprété cette chanson parce que les élèves étant très brillants, avaient occupé tout le temps accordé à l’émission.

Je me souviens aussi de la glissoire du siècle que l’abbé Lucien Rheault avait fait construire par des paroissiens. Quelle bonne idée! Elle mesurait environ 20 pieds de haut par 40 pieds de long. Il y en a eu des rires… et des bobos aussi. À 21 ans, ce fut pour moi le temps de quitter le nid familial. La grande ville de Rouyn-Noranda m’attirait. J’ai enseigné une vingtaine d’années pour la Commission Scolaire de Rouyn-Noranda et en 1980 nous sommes déménagés à Laval. J’ai terminé ma carrière en enseignant aussi une vingtaine d’années pour la Commission Scolaire de Montréal.

J’ai été heureuse de composer ce texte et très émue de retourner en arrière, revoir toutes ces années et me rappeler de merveilleux moments de ma vie professionnelle. À noter qu’après 60 ans, il est possible que certains détails m’échappent.