Le Port de Trois-Rivières s’est forgé une réputation de bon citoyen corporatif. Selon M. Gaétan Boivin, son président-directeur général, celle-ci découle de la préoccupation première de l’organisation, soit le respect. Photo: Dominic Bérubé

Le Port de Trois-Rivières : de la parole aux gestes

Réal Boisvert, La Gazette de la Mauricie, Trois-Rivières, avril 2017

Il a toujours été là, dirait-on. Ses lettres officielles lui ont été accordées en 1882 quand le ministre Hector Langevin a décrété que la Commission du havre de Trois-Rivières serait chargée d’opérer les affaires maritimes du port de Trois-Rivières. Depuis, l’Administration portuaire de Trois-Rivières (APTR) assure une saine gestion de l’infrastructure publique, en favorisant l’activité commerciale et le développement régional et national. Mais ce n’est pas à ce titre seulement que l’APTR s’est mérité le Radisson «Coup de cœur – fierté régionale» lors du dernier Gala de la Chambre de commerce et d’industries de Trois-Rivières.

Quand on demande à son président-directeur général, M. Gaétan Boivin, ce qu’il en est de sa vision du bon citoyen corporatif, il esquisse un petit sourire, comme pour signifier qu’il se méfie des grands concepts. «Pour le dire simplement, la préoccupation première de l’APTR c’est le respect», précise-t-il. Respect pour les voisins d’abord. Ce qui se traduit par l’apparence et l’esthétique des lieux. À la place des grillages barbelés, l’APTR a ceinturé son périmètre d’une clôture ornementale. À même ses installations, on retrouve des espaces d’accès au fleuve pour la population. Tout près de ses bureaux, le parc Hector-Louis Langevin, un petit bijou d’aménagement paysager, s’offre aux plaisirs des promeneurs ou des excursionnistes. Jusqu’au premier hangar de l’époque, le hangar no 1, dit l’International, conservé au fil des ans à l’identique, auquel on souhaite trouver une vocation appropriée.

Respect ensuite pour le mieux-être des résidents. De puissants dépoussiéreurs accompagnent toutes les opérations de chargement quand elles ne peuvent pas se faire de façon étanche dans des hangars conçus à cette fin et destinés en même temps au transit intermodal, ferroviaire ou par camions. La propreté des lieux, c’est primordial. «Nos clients apprécient cet aspect» dit en passant M. Boivin. « Un bon citoyen corporatif, ajoute-t-il, a également le souci de réduire au maximum les bruits qu’il génère. Tous les petits détails comptent». Un exemple : les rails ont été refaits à neuf et la poussée de l’accélération au démarrage de la locomotive a été réduite pour éviter l’entrechoquement des wagons.

M. Boivin rappelle que l’APTR est située un cœur des premiers quartiers de la ville. Tout le monde est au fait de leur vulnérabilité sociale et économique. L’APTR ne saurait être insensible à cette réalité. D’où les partenariats développés auprès des organismes du milieu pour les accompagner dans leurs projets en sécurité alimentaire, de réussite scolaire ou d’activités sportives.

L’APTR collabore aussi avec des institutions locales comme l’orchestre symphonique, le musée, les centres d’exposition, les festivals, l’université, le Foyer des marins ou les différentes organisations culturelles ou de loisir. L’APTR est partout. Son p.d.g. s’implique dans plusieurs causes philanthropiques. Son personnel et ses bénévoles avancent sur plusieurs fronts. Notamment celui du développement durable grâce à l’expertise d’une professionnelle chargée de mettre en œuvre un système de gestion environnementale.

Première nécessité : aucun résidu, aucun élément de cargaison ne doivent être déversés dans le fleuve. Dépoussiéreurs et balais perfectionnés s’activent en permanence sur le site. Le traitement des eaux de surface est l’objet d’une surveillance constante. Chaque incident est pris en considération et colligé dans un système d’information. Ceci permet d’adopter des mesures minimisant les risques d’un nouvel épisode. Le monitorage des opérations est suivi en temps réel. Un même souci concerne la réception des plaintes. La sécurité et la sûreté des opérations sont sous la garde d’une vigie constante. À ce sujet l’APTR reçoit de ses clients et collaborateurs une excellente collaboration.

Tout se passe comme si les exigences de l’APTR en matière d’environnement, loin de faire fuir certains clients au motif des coûts qu’elles engendrent, au contraire les attirent. Au final, c’est toute la communauté des affaires reliées à la manutention et au transport maritimes, propriétaires de navires, équipages, débardeurs, camionneurs et gestionnaires qui sont mobilisés afin de contribuer avec fierté à l’économie régionale, cela dans le plus grand respect de l’environnement. Comme quoi, parlant de respect, pour l’APTR, le mot va continûment de la parole aux gestes concrets. C’est ce dont témoigne sa planification stratégique 2020, en fin d’accomplissement déjà. Cap sur la planification 2030 avec cette fois une préoccupation toute particulière accordée à l’innovation.

L’APTR n’atteindra jamais la perfection. Certains inconvénients liés à ses opérations ne peuvent disparaître par magie. Cependant, l’APTR est en processus d’amélioration continue de ses procédés et de ses relations avec la collectivité. Cela, la communauté régionale le reconnaît et l’apprécie.