Un marché de dupes

Mercedes Domingue, Échos Montréal, Montréal, mars 2017

La gestion de l’attribution des appartements pour les gens qui ont de faibles revenus, sous des apparences d’équité sociale, serait en fait plutôt une mascarade de façade.

On laisse croire à ces personnes moins fortunées qu’elles auront un logement décent quand elles en font la demande à l’Office de l’habitation, un organisme géré par la Ville de Montréal, mais dans les faits, on finit par comprendre assez rapidement que le mécanisme semble être vicié et empreint de favoritisme. Ainsi, ce sont d’abord les connaissances des gestionnaires qui bénéficient de cette aide au placement, pendant que votre propre nom lui, demeure en bas d’une longue liste de demandeurs, dont le nombre peut parfois se chiffrer à plusieurs centaines dans certains arrondissements de Montréal.

Comme par surcroit la construction de logements neufs destinés à cette fin est en stagnation depuis longtemps, on se retrouve donc avec une attente de plusieurs années, même si ces personnes dans le besoin auraient la nécessité d’en bénéficier rapidement. On n’est jamais pauvre par choix.

C’est une politique indécente, d’autant plus quand on constate que des milliers de nouveaux arrivants, que le Canada et le Québec se font forts d’accueillir, n’ont pas à attendre des années, eux, pour obtenir rapidement un logement. C’est quand même particulièrement étrange que les citoyens québécois ne reçoivent pas un traitement similaire.

Ce processus politico-administratif de manipulation interne par nos élus est tout simplement aberrant et inacceptable, voire même condamnable quand on constate qu’une grande proportion de ceux qui font la demande d’aide d’accès à ces appartements sont en fait des personnes du troisième âge et qu’il y a donc des chances pour qu’ils ne puissent éventuellement jamais profiter un jour de cette aide gouvernementale qui aiderait leurs maigres budgets, perpétuellement perdues dans les méandres administratifs d’un appareil gouvernemental égocentré.

Malheureusement, il semble que nos élus, dont les ressources financières personnelles ne les laissent jamais en difficulté, sont déconnectés de cette réalité.

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