Quel est l’avenir du transport par autobus au Témiscamingue ?

Gabrielle Chaumont, Contact, Témiscaming, le 15 mars 2017

L’avenir des services d’Autobus Maheux au Témiscamingue est incertain. La compagnie remet en question sa ligne reliant Rouyn-Noranda à North Bay. «Ce n’est pas nouveau», indiquait le président d’Autobus Maheux, Pierre Maheux. «Nous avons deux lignes qui sont remises en question, soit celle du Témiscamingue et celle de la liaison Val-d’Or-Matagami».

À l’heure actuelle, l’autobus effectue un aller-retour entre Rouyn-Noranda et North Bay quotidiennement. Le trajet se fait en direction sud le matin et en direction nord le soir. Le trajet parcourt plusieurs municipalités du Témiscamingue, dont Témiscaming. «Elle est utilisée par quinze à vingt personnes par jour, ce qui n’est pas rien», ajoutait M. Maheux. «La question n’est pas seulement de savoir si la ligne est rentable ou non, mais aussi de savoir s’il y a un besoin».

La principale menace qui plane sur la ligne d’autobus est le financement. La compagnie a reçu en 2015 une aide financière des MRC de l’Abitibi-Témiscamingue, dont celle de Témiscamingue et de la Conférence régionale des élus (CRÉ). Mais également en 2015 est survenue l’abolition de la CRÉ, privant ainsi la compagnie de ressources financières pour l’avenir. «En 2016, les deux lignes concernées étaient celles ayant le plus grand déficit», avouait M. Maheux. «Avec le nombre d’usagers actuel, la ligne du Témiscamingue ne peut pas s’autofinancer. Mais il reste que je pense que c’est un service important pour la population».

Témiscaming est le premier ou dernier arrêt (selon la direction) du trajet en sol québécois. L’arrêt se trouve à l’entrée sud de la ville, soit à la station-service Esso. La propriétaire du commerce, Brenda Lacasse, a constaté qu’il y a peu d’usagers à l’arrêt : « Des fois même, l’autobus est vide. Il n’y a pas beaucoup de monde qui le prennent. Aujourd’hui, les jeunes ont des voitures et les personnes âgées voyagent moins. On envoie plus de colis par autobus qu’il n’y a de gens !».

Du côté de la MRC de Témiscamingue, le préfet Arnaud Warolin se dit déçu de la situation : «Il n’y a pas de clients sur la ligne. Ça ne semble plus répondre à un besoin». Il a toutefois indiqué que la MRC et la compagnie recherchent des pistes de solutions pour maintenir le service : «Peut-être qu’il va falloir revoir les horaires, trouver des partenaires ou utiliser de plus petits autobus».

Au niveau de l’horaire, M. Warolin croit que celui actuellement en place ne peut servir adéquatement la population :«L’autobus arrive à Témiscaming à midi et à North Bay à deux heures (14h00) pour ensuite repartir à trois heures (15h). Ça ne permet pas aux gens voyager pour se rendre à une visite médicale ou d’aller magasiner», déplorait-il, d’où l’idée de créer un nouvel horaire. «Ou encore, peut-être que la ligne du Témiscamingue n’est pas nécessaire, mais nous pourrions quand même avoir une ligne Témiscaming-North Bay».

Seul l’avenir nous dira ce qu’il adviendra du transport par autobus au Témiscamingue.

 

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