Fernande Raymond

Fernande Raymond : Une femme aux multiples idées

Dominique Langevin, Le Cantonnier, Disraeli, le 23 janvier 2017

La bonté et l’humanité qui émanent de Fernande Raymond s’expriment avec candeur et originalité. Sa générosité envers l’autre en fait une aidante naturelle, dans son sens le plus noble. Elle est connue et reconnue à Disraeli, qu’elle habite avec son mari Théo Fortier depuis dix-sept ans, pour son implication  auprès des démunis et des aînés  via les différents organismes et centres d’hébergement du territoire. Son engagement bénévole a d’ailleurs été dignement récompensé en 2016 par l’attribution de la médaille du Lieutenant-gouverneur dont elle est très fière.

Madame Raymond est  une bénévole-artiste  passionnée de décoration. Au fil des saisons et des anniversaires sa maison, son terrain – quelques fois ceux de la ville – se colorent de jolis objets hétéroclites qu’elle a cousus, tricotés ou récupérés. « J’ai une idée! » ces  trois mots  la distinguent depuis son enfance. Ils enthousiasment ses amies, font lever au ciel les yeux de son mari et enquiquine un peu monsieur le maire qui se demande: « Que veut-elle faire cette fois? »

 

Une action citoyenne

Sa dernière idée remonte à novembre dernier. Avec le froid et les fêtes qui approchent pourquoi ne pas joindre l’utile à l’agréable en tricotant tuques et foulards? « Je tricote beaucoup et j’ai pensé que je pourrais en faire profiter ceux qui sont plus pauvres. En plus, j’avais déjà une réserve de foulards que je gardais pour mes bonhommes de neige… ».

Pour les distribuer, elle trouve une façon non conventionnelle : elle va les suspendre aux branches des arbres des rues et des parcs de Disraeli pour que les gens puissent  les voir et les prendre.  Elle demande et reçoit l’accord de la Ville et entreprend sa tournée à pied. Si les foulards ne sont pas pris à l’endroit choisi, elle les change de place. « Au bout de quinze jours, j’ai trouvé que ça faisait beaucoup  de millages à pied et qu’il faudrait  centrer mon affaire. En passant devant, j’ai pensé à la grande clôture de la compagnie Shermag , « Je suis allée voir le monsieur qui a été très gentil et qui m’a dit : « Faites ce que vous voulez Madame en autant que vous ne brisez rien.»

Elle  suspend donc la quinzaine de foulards qui lui restent, épinglés de petits mots doux  tels: « Je t’aime »,  « Maintenant que tu m’as touché,  prends-moi ».   Madame Raymond pensait bien qu’après avoir distribué 300 tuques et foulards  tout allait se terminer là. C’était sans compter sur les voisins qui l’avaient vue faire… Le lendemain et les jours suivants, elle trouve à sa porte des sacs remplis de foulards tuques et mitaines. Elle suggère à une dame qui lui en apporte un, d’accrocher elle-même le contenu à la clôture, si elle le désire. Ce qu’elle accepte avec plaisir. Quelques jours plus tard, en passant devant la fameuse clôture,  Fernande Raymond fut surprise d’y voir tout un assortiment de vêtements de toutes sortes. « Il y avait des pantalons, des manteaux, des habits d’hiver pour les enfants et même une jupe et une blouse. Un peu plus on arrivait au printemps! »

Par un jour de grand froid en décembre, on a vu deux adolescentes se choisir mitaines, foulards et tuques et les porter fièrement. Une vieille dame a pris un  manteau. Puis plus rien. Tout était parti quelques jours avant Noël. Une action citoyenne réussie.

 

Le bénévolat culturel

Vous vous souvenez, été 2015, les arbres et le mobilier urbain du Carré Laurier habillé de tricots, tissus et rubans colorés?  C’était un projet de Fernande Raymond réalisé en collaboration avec TRIPART. L’idée lui était venue l’année d’avant. « J’avais le goût d’habiller un arbre après en avoir vus sur internet. Comme  il n’y en avait pas sur mon terrain, j’ai demandé à la voisine si je pouvais décorer le sien. Elle a été surprise mais elle a accepté. Je suis grimpée tout en haut avec une échelle et j’ai habillé son bouleau ».

La Bibliothèque de rue et les livres laissés sur les bancs publics, c’est elle aussi. « Je lis beaucoup et je pense que c’est important de partager ce plaisir. Ce sont de petites joies que les gens aiment ».

 

Relever les défis

Il y a des causes qui lui tiennent particulièrement à cœur comme celle du cancer. Elle participe au Relais pour la vie  de la Société canadienne du cancer depuis 7 ans. Une nuit, elle a marché 46 km.  Pour amasser des fonds, son mari et elle ramassent aussi  les cannettes vides lors d’expéditions à cet effet, en voiture ou à pied. « C’est incroyable tout ce que le monde jette sur le bord des routes les parcs, les bois, et les poubelles», dit-elle. Mais c’est une autre histoire…

Pour faire plaisir à son petit-fils qui relève Le défi tête rasée elle le fait aussi. L’an dernier son mari et sa fille se sont joints au petit-fils. En 2017 ce sera sa 3e fois.

Fernande  se donne aussi des défis personnels, qui sont plutôt des rêves, comme sauter en parachute. Et bien, c’est fait. Une expérience inoubliable. « À  go! On saute et puis tout est si calme, la beauté de tout voir des airs. » se souvient-elle.  Elle aimerait aussi essayer le deltaplane. En attendant, elle pratique son sport favori : la raquette. Du pur bonheur.