Guy Nadeau ou l’art de donner sans compter

Julien Gauthier-Mongeon, Journaldesvoisins.com, Montréal, février 2017

Il existe de ces personnes qui, à travers vents et marées, sont toujours disponibles pour venir en aide aux autres. Communiquer est pour eux l’art de transmettre une once de bonté entrecoupée de conseils bien avisés. Avec une feuille de route bien remplie et de la bonté à revendre, ce sont de ces gens qui ont littéralement le cœur sur la main. Si aider c’est apprendre à mieux se connaître, c’est aussi quelque chose qui se cultive avec le temps.

Guy Nadeau n’est pas né de la dernière pluie, et son bonheur presque contagieux continue de rayonner partout là où il passe. C’est avec joie et amabilité qu’il a bien voulu nous recevoir chez lui, nous invitant autour de sa table pour échanger sur son parcours de vie bien rempli.

C’est tout d’abord en tant que psychoéducateur que M. Nadeau a fait carrière auprès des jeunes délinquants. Son travail lui a permis très tôt de mettre à profit son talent de communicateur, passion qu’il a d’ailleurs par la suite transmise à son fils.

Ce dernier a très tôt fait de l’improvisation pour ensuite faire le saut en théâtre, enchaînant les rôles tant au cinéma qu’à la télévision. « Moi, j’ai enseigné le théâtre aux jeunes délinquants. J’ai monté plusieurs projets avec les jeunes. Mon fils a très tôt fait de l’improvisation à l’école secondaire et je l’ai encouragé là-dedans », nous dit-il. La communication, c’est un art qui se transmet.

 

Communiquer sa sérénité

Depuis deux ans, Guy Nadeau est animateur d’un groupe d’hommes où sont abordés des thèmes comme la retraite, la maladie et la mort. « Plusieurs dans ce groupe sont des gens qui, avant, ne parlaient jamais. Maintenant, c’est eux qui parlent le plus dans le groupe. En janvier, on a fait un repas ensemble, et ils m’ont dit à quel point ils m’appréciaient comme animateur. Ils apprécient la sagesse et la sérénité que je leur communique. C’est une grande réussite et ça m’a beaucoup apporté sur le plan humain », nous dit-il.

Cette contribution n’est que l’une des nombreuses activités bénévoles auxquelles s’adonne M. Nadeau depuis son départ à la retraite il y a déjà vingt ans. Après avoir suivi une formation en massothérapie et pratiqué trois ans ce second métier, c’est vers le milieu communautaire qu’il s’est finalement tourné.

Depuis, l’on ne compte plus le nombre d’activités bénévoles auxquelles il prend part. « J’ai touché à pas mal toutes les activités qui sont offertes à Entraide Ahuntsic-Nord. J’ai été chauffeur désigné pour les gens à mobilité réduite. On amène les personnes âgées au restaurant deux fois par semaine», précise-t-il.

Peu importe ce qu’il entreprend, le désir de rassembler les gens reste toujours présent en toile de fond. Fort de ses talents de communicateur, Guy Nadeau joint l’utile à l’agréable lors des sorties au restaurant. Des liens se tissent, des amitiés se créent, et M. Nadeau devient bientôt animateur du groupe. D’autres journées durant la semaine, il fait du transport médical pour les personnes en perte d’autonomie. Son souhait de donner, d’aider et de partager connaît manifestement peu de répit.

 

Mieux recommencer ailleurs

C’est après dix ans d’engagement au sein de l’organisme Entraide Ahuntsic-Nord à titre de président du conseil d’administration que les gens lui ont rendu un vibrant hommage pour souligner son départ. C’était en 2011. Mais pour M. Nadeau, partir n’est jamais qu’un moyen de mieux recommencer ailleurs. Depuis deux ans maintenant, il s’occupe d’une personne malade qu’il visite plusieurs fois par semaine. « Chaque semaine, je rends visite à une personne qui fait de la dégénérescence maculaire et qui est en perte de mobilité. Je l’admire énormément, car malgré son handicap, elle réussit quand même à rester relativement autonome », nous dit-il.

La joie d’aider, c’est quelque chose qui ne se perd pas, et l’âge aidant, c’est en regardant derrière soi que l’on constate tout le chemin parcouru. Pour Guy Nadeau, ce doux périple se poursuit à travers l’art de donner sans compter.