Éric Cyr, Le Trait d’union du Nord, Fermont, le 6 février 2017
Le Club de poids et haltères de Fermont a fait don de six vélo-pupitres à l’école Des Découvertes de Fermont, afin de permettre aux élèves qui le souhaitent de pédaler tout en apprenant. Cette nouvelle tendance, qui combine l’apprentissage et l’exercice, s’avère un outil particulièrement utile pour les enfants aux prises avec un trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H), mais aussi pour les enfants anxieux, lunatiques, ou tout simplement pour ceux un peu plus turbulents désirant évacuer certaines frustrations.
C’est le président de cette salle de conditionnement physique, Bruno Chapados, qui a eu l’idée en écoutant un reportage sur le sujet à la télévision. Il a par la suite exposé le projet à son conseil d’administration qui a adoré l’initiative et qui a résolu de concrétiser le projet. La directrice de l’établissement d’enseignement, Janice Rousseau, est très enthousiaste face à ce geste et souhaite témoigner de sa gratitude : « Les élèves et les membres du personnel de l’école Des Découvertes aimeraient remercier le Club de poids et haltères de Fermont pour sa grande générosité. Monsieur Chapados, membre actif et représentant du club, nous a fait don de six vélos-pupitres qui seront utilisés dans six classes du primaire. » Cette dernière précise que les appareils conçus pour être utilisés principalement par des élèves atteints du TDA/H seront attitrés à tous les élèves des 2e, 3e et 5e années ainsi qu’en orthopédagogie tel que le souhaitent les représentants du club sportif. « Ces élèves pourront travailler et se concentrer à la tâche demandée tout en bougeant. »
Mme Rousseau ajoute : « Nous tenons à souligner que ce beau cadeau, qui est grandement apprécié, permettra à plusieurs élèves de vivre des réussites et de cheminer positivement dans leur niveau scolaire. Mille mercis. »
Nouveau concept innovateur
Les vélos-pupitres, conçus à l’époque par une compagnie américaine, ont fait leur apparition pour la première fois au Québec au printemps 2015 dans une école de Laval. C’est un orthopédagogue, Mario Leroux, qui grâce à un don, en a acheté quatre afin d’aider les élèves hyperactifs à rester concentrés. La médiatisation de cette initiative a par la suite suscité un engouement dans le réseau scolaire québécois et ce dernier a même reçu des appels d’outremer. Devant un tel intérêt, celui-ci a décidé de se métamorphoser en entrepreneur afin de créer une version québécoise améliorée de ce vélo-pupitre qui est fabriquée à Napierville en Montérégie par l’entreprise « Bouger pour réussir », qu’il a fondée. La médecin-psychiatre spécialiste du déficit d’attention et auteure du livre Mon cerveau a besoin de lunettes, vivre avec l’hyperactivité, la Dre Annick Vincent, considère qu’il s’agit d’un concept intéressant puisque selon cette dernière, il est fréquent que les jeunes hyperactifs se concentrent mieux quand ils peuvent maintenir un certain degré d’activité motrice. L’enfant qui utilise le vélo-pupitre pourrait obtenir de meilleurs résultats scolaires notamment lors des examens. Son utilisation pourrait contribuer à maintenir une meilleure concentration à la tâche tout en permettant à l’élève de terminer ce qu’il a entrepris.
Pendant l’année scolaire, certains parents accepteront la suggestion du Ritalin ou autre psychostimulant pour aider leurs enfants souffrant de TDA/H. Cependant, certains élèves devront arrêter, car ils éprouvent des effets secondaires alors que pour d’autres, la médication n’aura pas les effets escomptés. D’autres parents seront récalcitrants à donner une médication à leurs bambins. Une nouvelle alternative s’offre dorénavant à l’école : faire bouger l’enfant en classe sans déranger les autres élèves. Le nouveau concept du vélo-pupitre vient répondre à un besoin et peut s’appliquer aux enfants atteints du TDA/H, mais aussi aux élèves anxieux, lunatiques et turbulents.
Saviez-vous que…
L’enfant atteint du TDA/H a tendance à bouger, rêvasser, à commencer mille projets simultanément tout en peinant à en terminer un seul. Il a souvent un parcours sinueux et bouge pour se stimuler et pour demeurer concentré, un peu à l’image d’un ordinateur. Si la souris arrête de bouger, l’ordinateur tombera en veille. L’enfant anxieux baisserait son anxiété en faisant plus d’activité physique puisque l’exercice fait libérer des endorphines contribuant ainsi à la relaxation. Il a été démontré que la pratique du sport améliore l’humeur et procure une impression de calme. L’enfant lunatique a pour sa part de la difficulté à se concentrer. Il a habituellement du mal avec les devoirs du soir et est désorganisé. On remarque qu’il a de la difficulté à gérer son temps, qu’il oublie ses engagements. Il est souvent en retard à ses rendez-vous et se sent débordé par les longs projets.