La ville et la campagne: une vieille histoire d’amour

James Allen, Le Tour des Ponts, Saint-Anselme, le 27 janvier 2017

C’est bientôt la Saint-Valentin, alors voilà le moment de vous parler de l’une des plus vieilles histoires d’amour de l’humanité: celle entre la ville et la campagne. Bon, j’ai un peu exagéré pour attirer votre attention, mais il est quand même vrai que, depuis la nuit des temps, la ville et la campagne dépendent l’une de l’autre, s’entraident pour survivre et connaissent parfois des hauts et des bas, comme un couple.

Plus concrètement, la ville a besoin de la campagne pour se nourrir et la campagne a besoin de la ville pour vendre ses produits. Chacune des deux dépend de l’autre. Chacune des deux a besoin de l’autre pour se développer et s’épanouir, un peu comme un couple.

Depuis quelques années, on peut dire qu’il existe au Québec une forme de contrat de mariage possible entre la ville et la campagne. On l’appelle le Plan de développement de la zone agricole (PDZA), qui se réalise en partenariat entre les intervenants des mondes municipal, socioéconomique et agricole d’une même MRC.

L’un des objectifs des PDZA est de mettre en valeur l’agriculture. En faisant l’inventaire de tout le territoire agricole et forestier d’une MRC, tous les intervenants municipaux et socioéconomiques d’une MRC peuvent mieux saisir l’importance de l’agriculture pour leur économie locale. Que chaque citoyen des zones urbaines saisisse bien la place importante de l’agriculture est important pour nous, les producteurs agricoles. Pour l’avenir de notre profession et pour continuer notre mission qui est de vous nourrir trois fois par jour, nous avons besoin que nos meilleures terres agricoles soient protégées.

Grâce au PDZA, le monde municipal et le monde agricole peuvent partager une vision commune des divers usages du territoire. Ce meilleur encadrement favorise une cohabitation plus harmonieuse entre la ville et la campagne. Sachez que les producteurs agricoles comprennent que la ville a parfois besoin d’empiéter sur la campagne pour se développer, mais nous, producteurs, qui sommes attachés à nos terres transmises parfois depuis de nombreuses générations, souhaitons que cela ne se fasse pas n’importe comment. Pour les agriculteurs, le PDZA est donc un moyen plus réfléchi d’utiliser le territoire.

Prendre le temps d’asseoir le monde municipal et le monde agricole ensemble ne peut qu’aboutir à du positif. La campagne offre à la ville diverses ressources, comme la nourriture de ses champs et le bois de ses forêts, mais également diverses activités de loisir et de tourisme qui contribuent à occuper et à promouvoir notre territoire de façon encore plus dynamique. Sans oublier toute la beauté et la diversité des paysages que nous offre le monde agricole, peu importe la saison. C’est ce qu’on appelle, dans un langage plus savant, la multifonctionnalité de l’agriculture. En prenant soigneusement le temps d’étudier et d’évaluer notre territoire agricole, divers projets d’usages complémentaires du territoire agricole peuvent ensuite voir le jour, pour le mieux de l’ensemble des citoyens.

Pour revenir à mon analogie de départ, la ville et la campagne doivent savoir communiquer pour mieux comprendre les besoins l’une de l’autre. Comme dans un couple!