Inventaire canadien de l’UNESCO : Aucun soutien de la Ville à la candidature du Sault-au-Récollet

Isabelle Neveu, Journaldesvoisins.com, Montréal, le 12 janvier 2017

La Ville de Montréal n’appuiera pas la candidature de l’ancien village du Sault-au-Récollet à l’inventaire canadien de l’UNESCO, refusant ainsi la demande de la citoyenne d’Ahuntsic-Cartierville, Monique Deslauriers.

« La Ville travaille à l’inscription du Mont-Royal comme unique dossier de candidature, afin que ce dernier soit soumis à la liste des sites à valeur exceptionnelle du gouvernement du Canada », a indiqué par courriel à journaldesvoisins.com Réal Ménard, responsable des grands parcs et des espaces verts au comité exécutif de Montréal.

« Cette stratégie n’enlève rien à la qualité du site du Sault-au-Récollet, mais la Ville, considérant le processus de candidature et afin de maximiser ses chances de succès, a privilégié de ne proposer qu’un seul site », a-t-il ajouté, précisant que cette démarche est une première étape en vue d’une éventuelle reconnaissance comme patrimoine mondial de l’UNESCO.

 

Un appui nécessaire

Monique Deslauriers, qui a travaillé assidument pendant plusieurs mois dans l’espoir de soumettre la candidature du site du Sault-au-Récollet, se désole de la réponse négative de Réal Ménard.

Rappelons que le processus de mise à jour de la liste indicative des sites du patrimoine mondial du Canada a été lancé en août par la ministre fédérale de l’Environnement, Catherine Mckenna. Un avis public a invité les Canadiens et Canadiennes à présenter des candidatures de divers sites d’ici le 27 janvier 2017. Généralement, ce processus a lieu tous les dix ans.

À la fin novembre, Mme Deslauriers a fait parvenir au maire Coderre une lettre étoffée présentant les critères universels qui caractérisent le site, tout en demandant l’appui de la Ville. Puis, suivant les recommandations de la conseillère du district d’Ahuntsic Émilie Thuillier, la citoyenne a fait parvenir sa demande directement à Réal Ménard, qui est responsable de ce type de dossiers.

Le soutien de la Ville était essentiel à la réussite du projet de Mme Deslauriers. « Le Sault-au-Récollet est un complexe urbain, un site comprenant plusieurs propriétaires fonciers et, dans tel cas, l’autorité administrative pertinente doit donner son appui à la proposition de candidature au patrimoine mondial de l’UNESCO », a expliqué la citoyenne, soulignant que la Ville aurait notamment pu aider à décrire l’authenticité et l’intégrité du site.

 

Que faire maintenant?

« Je prends les mots de René Lévesque pour répondre à M. Ménard : ce que vous êtes en train de nous dire c’est à la prochaine ! Mais, à la prochaine, c’est dans 10 ans. Malheureusement, dans 10 ans, le Sault-au-Récollet ne sera plus tel qu’il est aujourd’hui et il ne sera plus apte à être candidat », a mentionné Mme Deslauriers. « Alors, préparons-nous à la prochaine fois, voyons ce que l’on peut faire pour embellir notre site et renforcir ses caractéristiques pour le positionner dans 10 ans », a souligné la citoyenne, qui compte poursuivre ces démarches avec cohérence.

Elle propose donc trois actions qu’elle juge essentielles pour « sauver le Sault-au-Récollet ». D’abord, la Ville doit acquérir le terrain de Sophie-Barat, puisque celui-ci fait l’objet de pressions incessantes et qu’il est indispensable aux grands espaces verts qui caractérisent le site. Aussi, elle invite l’arrondissement à modifier les règles d’approbation référendaire permettant aux citoyens de participer à l’aménagement du territoire. Elle suggère également de mettre un embargo sur les programmes particuliers d’urbanisme (PPU) qui permettent aux promoteurs de déroger aux règles du site patrimonial.