Mélanie Meloche-Holubovski, Journaldesvoisins.com, Montréal, décembre 2016
Après plusieurs mois de travail, Monique Deslauriers, une citoyenne d’Ahuntsic-Cartierville, a officiellement soumis au maire Denis Coderre et à l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, la candidature de l’ancien village du Sault-au-Récollet dans l’espoir que ce site soit ajouté à l’inventaire canadien de l’UNESCO.
Le processus d’inscription a été enclenché en août, lorsque la ministre fédérale de l’Environnement a rouvert les listes indicatives de l’Agence Parc Canada, responsable de la Convention du patrimoine mondial canadienne. La réouverture survient à chaque dix ans.
Un conseil consultatif étudiera maintenant les soumissions – dont celle de Mme Deslauriers – et remettra ses recommandations à la ministre qui sélectionnera parmi eux deux biens ou sites par année. La date limite des soumissions est prévue pour le 27 janvier 2017. Elle souhaite maintenant que la Ville porte son dossier jusqu’aux plus hautes instances. Selon Mme Deslauriers, les candidatures du Mont-Royal et d’Habitat 67 ont également été soumises. Mais elle est optimiste que le Sault-au-Récollet obtienne cette reconnaissance. « Ce qui compte c’est la volonté! »
Déjà site du patrimoine
Monique Deslauriers précise que l’Ancien village du Sault-au-Récollet est déjà désigné « Site du Patrimoine » en vertu de la Loi sur les biens culturels du Québec depuis 1992 – un atout dans l’obtention d’une reconnaissance de l’UNESCO. De plus, le patrimoine québécois est actuellement sous-représenté auprès de l’UNESCO, ajoute-t-elle. Selon Mme Deslauriers, l’Ancien village du Sault-au-Récollet répond à plusieurs critères objectifs du Patrimoine mondial.
« Nos maisons rurales sont toutes simples, rassemblées autour de la plus vieille et la plus belle église du Québec. Mais il faut comprendre que les grandes villes historiques mondiales monumentales font déjà partie de l’UNESCO. L’organisme ne nous demande pas de ressembler à Versailles, il ne veut pas d’architecture élitiste mais des bâtiments vernaculaires. C’est nous ça! » On trouve notamment dans l’ancien village du Sault-au-Récollet:
- Environ 300 édifices construits entre le XVIIIe siècle et la fin du XXe siècle
- Deux églises (1749-1751 et 1948-1953);
- Deux ensembles conventuels (milieu du XIXe siècle);
- Les vestiges du complexe industriel de la digue des moulins;
- Une quinzaine de sites archéologiques;
- Un cimetière paroissial des années 1870.
Par ailleurs, depuis quelque temps, Mme Deslauriers tient une page Facebook où elle y publie de nombreuses photos historiques du Sault-au-Récollet – des photos accumulées dans le cadre de travaux de maîtrise. Cette citoyenne, extrêmement passionnée par l’histoire du Sault-au-Récollet, se dit heureuse d’avoir éveillé les citoyens et les élus à la valeur de ce lieu fondateur de Montréal.
« J’ai partagé mon regard sur la ville. C’est important de comprendre et de donner un sens à l’Ancien village, le dernier de l’île. »
L’arrondissement agit
Rappellons que l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville a demandé en septembre à la Commission des lieux et monuments historiques du Canada et à l’Agence Parcs Canada qui assure son secrétariat de recommander à la ministre de l’Environnement et des Changements climatiques de désigner le site patrimonial de l’ancien village du Sault-au-Récollet comme lieu historique national.