Les prouesses de William : du bonheur pour toute la famille

Étienne Walravens, Le Tartan, Inverness, décembre 2016

Il est attachant, on aime l’écouter, car il s’exprime bien avec beaucoup de clarté dans la voix et de la structure dans les idées comme il est rare à cet âge.

Pas du tout prétentieux, alors qu’il ne voit depuis quelques semaines que du monde admiratif devant lui, il parle de ses premiers pas en musique. À deux ans, William chantait déjà pour fêter sa petite soeur. Il a très tôt gratté la guitare de son oncle. Son talent prometteur a incité ses parents à lui faire cadeau d’un bon instrument afin de suivre des cours de musique chez Max Musique à Plessisville, une occupation supplémentaire pour les parents qui ne le regrettent pas. Il avait 7 ans. Il reste fidèle à cette pratique malgré l’horaire chargé de cette année. L’hérédité a une influence certaine quand on porte les noms de Caron-Paris!

La Fête champêtre de Princeville en 2014 a été l’occasion du vrai départ, celle de chanter en public. Pour le spectacle du jeudi « On donne au suivant », des adultes musiciens invitent des jeunes talents à s’intégrer à leur orchestre. Là encore il y a des répétitions à ne pas manquer. William a persévéré, ses parents s’y sont accommodés. Il y a participé tous les ans depuis lors.

L’école lui donne aussi l’occasion de choisir des cours de musique. En réalité, c’est trois options auxquelles, passionné, il a souscrit : la Relève, le Rock Band et le Secondaire en … Il est monté sur la petite scène du festival en 2015 et cette année également. Mais la grande aventure s’est ouverte devant lui en février dernier. La chaîne TVA invitait les jeunes à un grand concours musical. Will s’y est inscrit, il n’était encore qu’un numéro parmi 5000 candidats. La première éliminatoire a eu lieu à Québec, et, première victoire, il est parmi les 200 survivants. Une seconde élimination a eu lieu à la fin avril, et, surprise!, en mai il reçoit en classe (c’est la première scène que vous avez pu voir à la télévision) devant ses amis et avec la complicité des professeurs probablement, l’invitation officielle aux finales de La Voix junior, ce prestigieux concours populaire qui aura battu tous les records d’audition cet automne.

Une incroyable ronde commence : auditions, répétitions, enregistrements, courriels, entrevues, téléphones… La famille a pris la route de Montréal plus de quinze fois de septembre à novembre et souvent talonnée par un horaire serré, car il faut savoir que le petit prodige se produisait également dans les spectacles à l’école. L’entrevue de la famille avec Charles Lafortune a pris une journée entière, par exemple. Les petits, Jérémy et Léthicia, frère et sœur de Will, ont parfois trouvé le temps long.

Virginie et Stéphane ont vu, grâce à ces rendez-vous, les coulisses d’une grande émission de télé. « C’est incroyable, je n’ai jamais vu autant d’ordinateurs dans la même salle », confie Will. Les studios sont immenses et une fois, c’est rue St-Jacques à Montréal, une autre à Anjou ou à St-Hubert. Tout est pensé, il y a même des psychologues pour soutenir les perdants qui seraient déçus, des surveillants de lignes téléphoniques et des réseaux sociaux protégeant les enfants d’abus éventuels.

Une telle émission est un succès à exploiter pour le groupe Quebecor média, mais propulse au premier plan des enfants encore si jeunes. Les journaux et radios locaux ont pris contact rapidement avec la nouvelle vedette pour profiter de l’auditoire favorable, mais comme explique Stéphane, journaux ou radios doivent obtenir l’autorisation avant d’interroger les enfants, ce qui peut être long et compliqué. Certains y sont parvenus comme le magazine 7 jours qui a consacré une belle page à notre chanteur. C’est là que j’ai appris que la carrière d’artiste ne l’intéresse pas vraiment, pas encore… à l’inverse de Claude Dubois! William aimerait devenir pilote d’avion. D’une façon ou l’autre, il décollera un jour; les pieds dans la boue, ce n’est pas pour lui.

Que la musique continue à faire ton bonheur et celui de ta famille.