Jasmine Valiquette, Le Journal des citoyens, Prévost, décembre 2016
Pour ceux qui ont aimé et chéri : Christiane la femme-fleur, Gabrielle l’ange, Mathieu cet adolescent, Émile ce grand-papa, Carmelle cette belle dame… et combien d’autres. Pour tous ceux qui ont été observateurs ou spectateurs de près ou de loin des soins prodigués aux malades en soins palliatifs… que cet article soit un réconfort en cette saison d’hiver où les cloches sonneront bientôt le temps des fêtes!
La petite Armande
C’était un dimanche, le 30 octobre dernier, la petite Armande, fragile telle une poupée de porcelaine, s’est envolée de la Maison des soins palliatifs de Rivière-du-Nord, à Saint-Jérôme. Elle a fait un séjour d’un peu plus de cinq semaines avant d’y mourir. Une période où elle a bénéficié de soins exceptionnels et d’une attention sans mesure. Trente-huit jours et nuits où on a pris soin d’elle aux petits oignons… on l’a soignée, cajolée, réconfortée, dorlotée et aimée. Elle a vécu 912 heures dans cette dernière Maison, entourée de ses deux enfants et leur famille. Elle est partie sans bruit, sans trompette ni tambour, elle est partie doucement aux petites heures du matin… et, c’est dans le salon des adieux de la Maison qu’on lui a fait un dernier salut en mots et en chansons.
Ce sont ceux qui restent, qui peuvent témoigner des bons soins et du confort offerts aux mourants. Ce sont ceux qui restent qui ont été, eux aussi, cajolés, dorlotés et aimés par les services offerts aux familles, une valeur importante de la Maison; la compassion, le respect et la dignité.
Rita à la maison – bénévole
La Maison des soins palliatifs a été construite pour répondre aux besoins du patient et de ses proches. Dans la Maison, il y a le cuisinier et ses aides, il y a ces exceptionnelles infirmières et il y a ces merveilleux bénévoles… J’ai rencontré Rita Lepage, bénévole depuis plus de trois ans à la Maison. Une dame sympathique et dévouée, elle a connu la petite Armande parce qu’elles demeuraient toutes les deux à La Noblesse, sur le même palier. Drôle de coïncidence qu’elle ait été à son chevet les derniers jours de sa vie. La petite Armande se sentait entre bonnes mains et avait une confiance absolue en Rita et les autres. Rita, a un don naturel du don de soi, elle aime les malades et leurs proches, elle est très aimante, généreuse et attentive. Elle a une voix douce et un timbre de voix qui réconforte, tel un ange… « Accompagner les malades en fin de vie, apporte un sentiment de grâce ou quelque chose comme ça… si je le pouvais, je leur décrocherais la lune », me dit-elle.
Dans chaque chambre, sur la petite table, on aperçoit un cadeau tout enveloppé entouré d’un ruban avec, dessus, un petit mot venant des bénévoles : « Voici un cadeau très spécial dont personne n’a vu le contenu. La raison qui le rend si unique, c’est qu’il est destiné à vous seulement. Ce cadeau ne doit jamais être déballé, ni son ruban dénoué. Quand vous serez triste ou qu’un tracas vous pèsera lourd, alors jetez un regard sur ce petit cadeau et souvenez-vous qu’il est plein d’amour à l’intérieur ». Ce petit cadeau en dit long sur la délicatesse des bénévoles envers les malades et leurs proches.
Rita compte parmi les 140 bénévoles formés par la Maison pour les soins aux malades et les 40 employés, tous aussi dévoués les uns que les autres. Des personnes de cœur au sens large du mot, prodiguant les meilleurs soins pour atténuer les souffrances tout en supportant les familles par de l’accompagnement professionnel, psychologique et spirituel.
On est admis à la maison de soins palliatifs parce que la mort est aux aguets, parce que la vie ne tient qu’à un fil… on y est admis tout à fait gratuitement. Ce sont les dons qui font de la Maison, un passage exceptionnel pour les personnes en fin de vie et leurs proches. En faisant un don en argent à la Maison des soins palliatifs de Rivière-du-Nord, nous contribuons à cette oasis de paix et de sérénité pour les malades qui bénéficient des soins. Ce qui fera toute la différence dans la façon dont s’éteindra leur vie, une différence qui restera gravée dans le cœur de ceux qui restent après la mort.
Pour nous qui restons, nos souvenirs sont plus doux lorsque nous pensons à nos proches disparus qui ont séjourné à la Maison. Une certaine sérénité nous habite au moment où nous contemplons les nouvelles étoiles dans ce ciel d’hiver… — Site internet : Pallia-vie.ca