Marie-Andrée Clermont, Le Journal des citoyens, Prévost, décembre 2016
Ceux qui craignaient d’assister à un débat de style campagne présidentielle, le 27 novembre dernier, se sont rapidement rassurés. Les conférenciers, Michel Fortier et Claude Vigneau, ont échangé des points de vue divergents, certes, mais dans un climat de respect mutuel, presque de complicité.
Lors de leurs échanges à l’église Sainte-Anne-des-Lacs, les conférenciers ont évoqué des souvenirs marquants de leur enfance et de leur adolescence, en insistant sur les points tournants de leur vie qui déterminent encore aujourd’hui leur choix de croire ou de ne pas croire. Pendant deux heures, leur énergie et leur authenticité ont captivé les soixante-dix participants venus les entendre, qui ont souligné que tout cela sonnait « vrai ». Les questions des participants, vers la fin de la rencontre, étaient également empreintes de sérieux, car les sujets abordés interpellent tout le monde. Nous avons tous besoin de clés pour analyser la vie, la mort, la création et l’univers. Et la foi demeure une préoccupation fondamentale.
Les personnes présentes ont aussi exprimé le désir de voir les conférenciers poursuivre encore plus loin leur discussion. Le Comité Renaissance, qui a organisé ce premier débat, travaille à mettre sur pied d’autres événements du genre.
Claude Vigneau a fait des études supérieures en philosophie en théologie et en psychopédagogie. Il a enseigné dans diverses universités, au Viêt-Nam, au Manitoba, au Québec au Nunavik et en Ontario. Depuis quelques années, il est professeur à l’Université du troisième âge, entre autres, ici dans les Laurentides, où ses cours sont très appréciés. Le cœur de son enseignement porte sur la philosophie, la théologie et les études bibliques. Il s’intéresse à l’influence de la pensée féminine et aux relations entre la science et l’Église. Il continue à enseigner parce qu’il ne se résigne pas à cesser d’apprendre. Et c’est dans cet esprit qu’il s’est lancé avec Michel Fortier, dans cet échange d’idées, de perspectives, sur la pertinence de croire dans notre société issue de la Révolution tranquille.
Journaliste, directeur et rédacteur en chef du Journal des citoyens, Michel Fortier fait équipe, depuis plus de 30 ans, avec une femme remarquable, Carole Bouchard. Ensemble, ils ont réussi à transformer le handicap de leur fils aîné en aventure signifiante. Ils ont créé l’Association québécoise pour les enfants dysphasiques. Michel a aussi fondé un journal Ses yeux parlent portant sur la dysphasie. Ce journal a été publié de 1987 à 1998, époque pendant laquelle Michel et Carole ont établi des ponts avec la France, la Belgique, la Suisse et l’Angleterre. Michel Fortier a enseigné la typographie et la mise en page au Collège Ahuntsic et il consacre aujourd’hui son énergie à produire un journal de qualité, qui renseigne sur les activités régionales tout en faisant réfléchir et grandir, parce que Michel sollicite et publie des articles de fond sur des questions culturelles, sociales et environnementales.
Michel Fortier fait sienne la réflexion de Yannick Villedieu qui affirme que Dieu est une hypothèse dont il peut se passer. Et il est aussi interpellé par les propos d’Hubert Reeves qui dit : « Je n’ai aucune preuve de l’existence de Dieu, mais aucune preuve de sa non-existence. Et quand j’écoute Beethoven, je pense qu’il y a quelque chose d’autre… »