Photo: Belinda Dufour

Le regard et le départ de Christiane Côté

Carine Tremblay, Le Sentier, Saint-Hippolyte, décembre 2016

Trente ans. C’est ce que Christiane Côté, directrice générale de Saint-Hippolyte, a donné au monde municipal québécois. À travers quatre lieux différents de travail, en Estrie, en Montérégie, de même qu’à Sainte-Anne-des-Lacs et à Saint-Hippolyte, madame Côté a développé un certain regard sur le monde, sur « son » monde, qu’il soit de l’ordre du collègue ou du citoyen. Car pour la directrice générale de notre municipalité, qui prendra sa retraite en 2017, la communauté dans laquelle un individu vit ou travaille doit s’articuler sous la forme d’une famille élargie.

Qu’on se le dise : quand les élus passent, les employés municipaux restent. Et comme l’implique le rôle d’un décideur, les directeurs municipaux du Québec écrivent l’histoire des municipalités – qu’elle soit bonne ou mauvaise –, petit à petit, à travers leur capacité quotidienne à faire des choix éclairés, à trouver et à mettre en œuvre des moyens, à les créer si nécessaire, afin que les communautés qui sont sous leurs responsabilités s’améliorent.

 

Demeurer soi-même au gré des défis

Pour madame Côté, une saine gestion municipale doit ainsi viser le bien commun à travers des projets qui s’inscrivent dans un cadre de ressources limitées : une ville, peu importe sa taille, n’a pas à avoir la visée d’être un tout inclus surdimensionné. Cet univers doit simplement s’efforcer d’évoluer positivement, en ne perdant pas de vue les contraintes et les évidences, sous la gouverne du bon sens, dans une intégration générale de toutes les couches du tissu social.

 

L’honneur de livrer la marchandise

C’est donc avec une œillade attendrie, admirative, complice, satisfaite et émue, que Christiane Côté nous a offerte, dans une généreuse entrevue, sa reconnaissance professionnelle. Celle qui s’est toujours fait honneur de livrer la marchandise afin de mériter la confiance des gens qui l’entourent s’applique en ce moment à faire le point sur ses connaissances, sur ses projets et sur ses préoccupations, pour quitter cet univers professionnel avec fierté et quiétude. Et partout où elle regarde, madame Côté ne cesse de constater l’évolution de Saint-Hippolyte dans une synergie peu commune.

 

Le privilège des petites municipalités

Assurément, les services municipaux hippolytois s’articulent par le biais de gens riches et uniques, qu’ils soient employés ou élus, et notre directrice générale ne cache pas son plaisir à les connaître un à un. C’est d’ailleurs là où réside le privilège des petites municipalités, en plus du contact étroit avec les citoyens.

 

Approfondir des aspects de soi-même constamment

Après plus de 10 ans à contribuer au développement de l’espace hippolytois, madame Côté partira donc à la rencontre d’autres regards en janvier ou en février prochain, d’abord dans l’Ouest canadien et américain, puis ailleurs, assurément. Nous lui souhaitons de belles aventures, à tout le moins aussi palpitantes qu’une bibliothèque ou une caserne, qu’un gel ou une réduction de taxes ou qu’une préservation farouche de l’identité et de la vocation de notre territoire. À jeter un coup d’œil à ce qu’elle a réalisé avec son équipe chez nous depuis avril 2006, elle saura sans doute se trouver des défis, au gré de l’existence. Parce que comme le soulignent Jocelyn Saint-Pierre et Louise Martel, dans le collectif Les femmes en politique québécoise depuis 50 ans (2011; p. 130), « [on] a l’habitude de dire que pour se mesurer aux hommes, les femmes doivent souvent se surpasser, être les meilleures. C’était le cas jadis et il semble que cela soit encore vrai aujourd’hui ».