Yves St-Arnaud reçoit régulièrement des témoignages émouvants de ses participants. « Un travailleur m’a confié qu’il accepte maintenant son problème de santé mentale et que, depuis, sa vie rentre dans l’ordre. Faire la différence dans la vie d’une personne, c’est un gros bonus au salaire ! », s’exclame-t-il.

Les ateliers transition : la personne d’abord

Marie Riopel et Josiane Roulez, Journal Mobiles, Saint-Hyacinthe, novembre 2016

Depuis près de 30 ans, Les Ateliers Transition aident les personnes aux prises avec une,mproblématique de santé mentale ou de stabilité d’emploi à reprendre confiance en elles-mêmes.

Cette entreprise d’économie sociale, dirigée depuis près de trois ans par Yves St-Arnaud, fait bien plus que donner de l’emploi : elle aide ses travailleurs à développermleur plein potentiel.

Lorsqu’on a offert la direction des Ateliers Transition à Yves St-Arnaud, en février 2014, il a tout de suite senti que l’aventure était taillée pour lui. « Je rêvais depuis longtemps d’apporter ma contribution en économie sociale. J’ai travaillé longtemps dans le domaine manufacturier. Mes parents se sont toujours impliqués dans différents organismes, et mon père a même créé une coopérative. J’ai l’impression de suivre leurs traces », explique le gestionnaire.

 

Travailler pour s’accomplir

Les Ateliers Transition offrent un service de déchiquetage de documents confidentiels, en plus d’effectuer des contrats de soustraitance industrielle : assemblage, emballage, ensachage et étiquetage de produits. Ils reçoivent leurs contrats de nombreuses entreprises de la région. « Notre objectif premier est de permettre à la personne de retrouver confiance en elle, en contexte de travail », souligne Yves St-Arnaud.

Les Ateliers sont fréquentés quotidiennement par une cinquantaine de travailleurs, et on y reçoit également des stagiaires de diverses écoles de la commission scolaire. Les participants travaillent de 17 à 20 heures par semaine à l’usine et reçoivent un petit salaire. « Tous ont en commun des valeurs de respect et d’entraide. Aux Ateliers, ils développent un sentiment d’appartenance et d’accomplissement personnel », soutient le directeur général.

 

 

Créer de l’emploi

Au moment de rédiger ces lignes, Yves St-Arnaud venait d’écrire au ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale du Québec pour que Les Ateliers Transition puissent obtenir le statut d’entreprise d’insertion. En effet, l’entreprise a un impact très positif sur l’employabilité des travailleurs, impliqués à tous les niveaux dans l’entreprise.

« Un de nos participants représente les travailleurs au conseil d’administration, et quinze d’entre eux ont participé à l’élaboration de notre planification stratégique 2014. Ensemble, nous avons identifié une priorité: générer des emplois à temps plein pour sortir nos travailleurs de l’aide sociale. Depuis, nous avons créé des postes à 35 heures

par semaine pour cinq employés. Quatre ont trouvé un emploi dans une entreprise maskoutaine et n’ont plus besoin de l’aide sociale », déclare Yves St-Arnaud. Pour offrir ce volet essentiel à sa mission, l’entreprise a puisé à même ses fonds d’opération, reportant à plus tard le développement de certains services, comme l’embauche d’une ressource spécialisée en santé mentale.

 

Changer le monde

Yves St-Arnaud reçoit régulièrement des témoignages émouvants de ses participants. «Un travailleur m’a confié qu’il accepte maintenant son problème de santé mentale et que, depuis, sa vie rentre dans l’ordre. Faire la différence dans la vie d’une personne, c’est un gros bonus au salaire !», s’exclame-t-il.

L’entreprise, qui aura 30 ans en 2017, projette d’acquérir un nouvel immeuble. « Notre usine est désuète et ne peut supporter la croissance qu’Ateliers Transition connait actuellement », affirme Yves St-Arnaud. Une excellente façon de soutenir l’entreprise est d’avoir recours à ses services, qu’on soit un particulier ou une compagnie. Chaque contrat octroyé représente un geste de solidarité, et aide Les Ateliers Transition à changer des vies.