Des agriculteurs de Saint-Félix-de-Kingsey se démarquent

Daniel Rancourt, Le Félix, Saint-Félix-de-Kingsey, novembre 2016

Des agriculteurs de Saint-Félix-de-Kingsey ont été honorés lors du 127e concours de l’Ordre national du mérite agricole (ONMA).

 

Ferme Bois Mou
La Ferme Bois Mou 2001 inc. de Denise Joyal et Mario Lefebvre a remporté le 3e rang catégorie argent lauréat régional et le 3e rang gagnant national, ainsi que le prix de La Coop fédérée à l’agroenvironnement, lauréat régional et gagnant national.

Acquise du père de Mario en 2001, la Ferme Bois Mou est passée en l’espace d’une quinzaine d’années d’un cheptel de 45 vaches Holsteins pur-sang en lactation à 75 vaches avec une production annuelle moyenne de quelque 11 800 kg de lait par tête ; d’un quota de 43 kg de matières grasses (m.g.) à 100 kg/m.g. ; et de 290 acres de terres cultivables à un total de 765 acres.

Assis à l’avant-plan, Mario Lefebvre et Denise Joyal; à l’arrière, de gauche à droite : Molyka, Kathy et Patricia.

Assis à l’avant-plan, Mario Lefebvre et Denise Joyal; à l’arrière, de gauche à droite :
Molyka, Kathy et Patricia.

« Le grand défi demeure la rentabilité, explique Mario Lefebvre. Nous n’avons pas le choix d’augmenter notre efficacité et notre productivité, d’adopter de nouvelles méthodes de travail afin d’abaisser nos coûts. Et nous sommes fiers et heureux d’exploiter une entreprise agricole rentable tout en protégeant l’environnement. »

Ainsi la Ferme Bois Mou a abandonné tout le travail du sol pour le semis direct et les engrais verts, a renoncé à l’usage des pesticides et fongicides, et a un recours minimal aux herbicides. « Les plantes de couverture font la lutte aux mauvaises herbes, nourrissent et améliorent la biodiversité du sol, » ajoute Mario Lefebvre.

Autres défi et source de fierté : avoir réussi à transmettre l’amour de la terre et de l’agriculture à leurs trois filles qui s’apprêtent à prendre la relève. Patricia, l’aînée, est diplômée en techniques agricoles au Collège McDonald’s depuis 2015 ; Molyka complétera sa formation à l’Institut de technologie agricole (ITA) de Saint-Hyacinthe en mai 2017 ; alors que la benjamine, Kathy, commence ses cours à l’ITA !

Le tout en ayant conservé une vie sociale (pratique des sports, voyages, bon voisinage, etc.) qui ne les a pas rendus prisonniers de leur terre. « L’agriculture est un mode de vie, une vocation. Si nous étions payés à l’heure, nous serions très riches », conclut Denise Joyal.

 

Ferme Arnita
Pour sa part, la Ferme Arnita Senc a obtenu le 1er rang régional dans la catégorie bronze à sa première participation à l’ONMA. Ambros Arnold et Anita Lupold ont acquis cette ferme complètement vide, dite non apparentée en 1997. « Disons que c’est une terre négligée qui avait besoin de beaucoup d’amour, » mentionne Ambros. « Nous avons dû ramer un peu plus fort et un peu plus vite. Mais ça nous rend un peu plus fiers, » ajoute-t-il.

Dès leurs débuts, le père d’Ambros, de Danville, lui concède 22 kg de matières grasses (m.g.) de son propre quota de production laitière ainsi que 25 vaches et 25 génisses. En juin 2006, un incendie ravage les bâtiments. Aujourd’hui, près de 20 ans après leur établissement à Saint-Félix-de-Kingsey, la ferme Arnita gère un troupeau de près de 65 vaches Holsteins en lactation, avec un quota de 70 kg/m.g., et 250 acres de terres drainées et cultivables sur un total de 380 acres. Ambros Arnold et Anita Lupold sont agréablement surpris d’être ainsi honorés : « Cela nous permet de constater où nous en sommes rendus.

D’avoir un œil extérieur pour évaluer nos points forts, les points à améliorer, nous est fort utile. Notre défi demeure de maintenir notre production, la qualité et la bonne gestion du troupeau ainsi que la bonne santé financière de l’entreprise. »

Enfin, les quatre enfants du couple, Tanja, Philipp, Patrick et Samuel, semblent vouloir démontrer de l’intérêt pour l’agriculture. « Nous formons une super équipe : chacun a ses tâches, chacun s’implique. C’est très valorisant d’assister à la croissance de la vie, de voir une graine germer, se développer et donner des fruits. Ça prend quelqu’un pour nourrir les gens ! » concluent-ils.