Dossier BAPE

Alexandre Millier-Boucher, Le P’tit Journal de Malartic, Malartic, septembre 2016

Une revue complète des audiences publiques tenues à Malartic en regard du projet d’agrandissement de la Canadian Malartic et de la déviation de la route 117 Faits saillants de la 2e partie du BAPE… et après

Les 12 et 13 juillet derniers, les citoyens avaient l’opportunité de s’exprimer sur le projet d’agrandissement de la Canadian Malartic et de la déviation de la route 117 dans le cadre de la 2e partie du BAPE. Sur les 119 mémoires déposés, 46 d’entre eux ont été présentés en audiences publiques. Jusqu’à aujourd’hui, de nombreuses questions écrites sont parvenues aux personnes et ministères concernés de la part des commissaires.

 

Les présentations des mémoires du 12 et 13 juillet

Dans le mémoire du Comité des citoyens de la zone sud de la voie ferrée, l’ensemble des membres demande notamment une zone tampon pour les projets miniers futurs et qu’il y ait une 2e consultation pour le dépôt de la 2e version du Guide de cohabitation.

Dans le mémoire de l’Association minière du Québec, appuyant le projet inconditionnellement, la présidente directrice générale, Josée Méthot et Nathalie Tremblay, directrice d’Environnement et Développement durable, n’avaient que des bons mots à l’endroit non seulement à l’égard du projet, mais aussi pour le promoteur. Aux questions des commissaires concernant la zone tampon, les réponses sont restées évasives sur le sujet.

La première séance s’est conclue par le témoignage de l’ex-président du Comité de suivi, Robert Paquin, qui a raconté son expérience à la tête du comité. Rappelons qu’il avait démissionné de son poste au début de mars dernier. Son témoignage a permis d’en apprendre davantage sur les véritables raisons de cette décision : le harcèlement de la part de certains citoyens concernant les plaintes. La pression était devenue trop grande : c’est lui qui recevait les plaintes et non la coordonnatrice en poste.

On me répondait tout le temps, tu es là pour l’argent, mais pas pour le bien-être de la population », déclarait Robert Paquin aux commissaires. Francine Drôlet, une citoyenne de Malartic, est venue raconter le véritable calvaire qu’elle et son mari, Léopold Duguay, vivent depuis quelques années. Leur résidence est située près de la courbe du chemin du Lac Mourier, qui, a-t-on appris lors de la première partie des audiences, n’est pas conforme. « Est-ce qu’il faut qu’il y ait un mort pour agir?», a-t-elle déclaré aux commissaires.»

«La Ville de Malartic a également fait la lecture d’un mémoire. Elle donne son appui au projet, mais à certaines conditions. En résumé, il soumet des recommandations afin de mettre en œuvre des actions pour que la minière soit conforme aux principes de développement durable.

Le président de la Société de développement économique de Malartic, Yannick Richard, a présenté un projet pour rendre Malartic plus « attractive». Un projet d’envergure évalué à 85M$ dans lequel, on retrouverait un quartier de divertissements avec des habitations, des commerces et une rue piétonnière. Ce quartier serait situé près des infrastructures de loisirs tels que le parc, le belvédère et le stade Osisko.

La SDEM s’oppose à toute zone tampon qui selon elle transformerait un secteur de la ville en gruyère et contribuerait à la perte de citoyens.

Après les audiences publiques, l’enquête continue. Depuis la fin des audiences publiques, la commission a poursuivi son enquête. Plusieurs questions sont parvenues aux ministères et aux personnes-ressources. Les questions de la commission sont datées entre le 26 juillet et le 8 septembre dernier. Quant aux réponses, elles sont datées du 21 juillet au 12 septembre dernier. Pour donner une idée, voici quelques-unes des questions accompagnées de leurs réponses.

Dans une question acheminée au promoteur, en date du 26 juillet 2016, les commissaires ont demandé des précisions concernant l’accessibilité des rapports de suivi environnemental. Dans une réponse que le promoteur avait envoyée à la commission, il avait mentionné qu’il était « d’avis qu’il est important de rendre publics certains rapports de suivi environnemental ». Cependant, la réponse se termine par la suivante : « Cependant, pour le moment, CMGP ne prend aucun engagement en ce sens ».

Pourtant, eux qui ont une «démarche de transparence et d’ouverture envers la communauté », ils refusent de rendre publics les rapports de suivi environnemental. Quels en sont les motifs? Leur réponse a été la suivante : « Nous croyons donc qu’une partie des documents peut être vulgarisée et transmise à la communauté, mais ceci n’est pas applicable pour l’ensemble des rapports originaux qui […] viendrait seulement créer des questionnements plutôt que de répondre aux questions de la communauté ».

Les commissaires ont également envoyé une question à la MRC de la Vallée-de-l’Or afin de prendre connaissance de certains procès-verbaux de l’ancienne Conférence régionale des élus. La raison : connaître les résolutions concernant les demandes d’appui sur la déviation de la route 117 à Malartic. On y apprend que la CRÉ n’avait pas reçu d’invitation pour la soirée d’information du 16 août 2012 et il a été résolu de rester neutre dans ce dossier.

Parmi les réponses du Comité de suivi aux commissaires, notons qu’on y apprend également que des discussions doivent avoir lieu cet automne avec Canadian Malartic concernant les recommandations et les préoccupations exprimées dans le mémoire, présenté lors de la 2e  partie des audiences du BAPE. De plus, les rapports d’expertises seront rendus publics sur le site Internet du Comité de suivi au courant de l’automne.