Claire Goutier et Claude Marcotte, La Quête, Québec, octobre 2016
Le 3 septembre dernier, Joe Roberts traversait la ville de Québec en poussant son fameux panier d’épicerie, incarnant pour l’occasion un puissant symbole d’itinérance. Sa venue a fait sensation : plusieurs journalistes se sont déplacés, dont ceux de Radio-Canada télé et du journal Le Soleil, et un groupe de plus de 50 personnes1 qui l’ont accompagné dans son pèlerinage. Mais qui est ce Joe Roberts et pourquoi l’avons-nous si bien accueilli ?
Joe Roberts est un homme d’affaires qui a bien réussi. Aujourd’hui millionnaire, il a pourtant eu son lot de difficultés. À l’adolescence, il a abandonné sa famille en Ontario et s’est retrouvé jeune junky dans la rue en Colombie-Britannique, ayant pour seule richesse un panier d’épicerie. Il s’est sorti de cette situation difficile grâce au support de sa mère et au soutien d’organismes communautaires qui l’ont aidé notamment à réintégrer l’école. En seulement 15 ans, il a fait ses études et il s’est retrouvé sur la couverture d’un des plus prestigieux magazines d’affaires du Canada.
L’histoire est assez passionnante pour attirer l’attention des médias. L’homme a décidé d’utiliser sa notoriété et ses talents d’orateur pour redonner à la communauté l’aide qu’il a lui-même reçue, en participant à une importante collecte de fonds Agir pour le changement (The Push for Change), et à une campagne de sensibilisation nationale. Reprenant l’idée de Terry Fox, il va parcourir à pied 9 141 km en 517 jours pour aider à mobiliser la population à la cause des jeunes itinérants. Après cinq années de préparations, il a finalement commencé la traversée du Canada le 1er mai dernier à St. John’s, Terre-Neuve. Il devrait arriver à Vancouver, le 30 septembre 2017, en marchant en moyenne 24 km par jour.
Ainsi, Joe Roberts vise à collecter une somme de 17 M $, soit l’équivalent à 0,50 $ par Canadien. Mais, au-delà de la collecte de fonds, son passage a un impact sur les jeunes qu’il rencontre. Voilà, en gros, qui est ce Joe Roberts. C’est un homme qui, finalement, est d’une simplicité surprenante et d’une grande humanité. Il souhaite contribuer à mettre fin à l’itinérance chez les jeunes au Canada en mettant en place des moyens qui interviendront en prévention, avant que le jeune ne se retrouve itinérant, sans ressource et que cette situation ne se cristallise dans la précarité. La campagne de financement Agir pour le changement est toujours en cours, et ce, pour encore plusieurs mois.
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