Alison Gerro et Gabriela Jakubovits, Vues sur la Bourgogne, Montréal, automne 2016
Plus de 1200 personnes ont goûté au vivre-ensemble à travers la musique, l’histoire et les traditions culinaires de diverses cultures le samedi 10 septembre au parc Vinet lors de la première édition du festival Vivre Ensemble. C’est l’organisme Youth in Motion qui a organisé la fête, en collaboration avec l’arrondissement Le SudOuest et de nombreux partenaires locaux.
Michael Farkas, directeur de Youth in Motion et principal responsable de l’événement, a partagé son coup de cœur, « … lorsqu’on voyageait à travers la musique et la danse de l’est, comme le Bangladesh et la Somalie, pour ensuite traverser vers le groupe punkrock local, The Nils. Et la foule a tout absorbé ! »
La diversité et l’histoire étaient les deux fils conducteurs qui ont fait vibrer le vivre-ensemble le 10 septembre. Huit kiosques de nourriture variée, du Congo aux Caraïbes jusqu’au Vietnam, ont nourri les bouches, alors que sur la scène, diverses prestations culturelles ont nourri les âmes. Danses de l’Afrique, du Pérou, TaiChi, des musiciens de tous genres, du jazz à l’opéra, des chants du Bangladesh au folk rock de SaintHenri — il y en avait pour tous les goûts. Les enfants y ont trouvé leur compte, avec de grands jeuxgonflables, du maquillage et un spectacle de cirque. Et la grande visite était au rendez-vous, avec la musicienne et actrice Dawn Tyler Watson comme porte-parole de l’événement. Tous les élus locaux, ainsi que le maire Denis Coderre, ont pris le microphone pour partager leur vision du vivre ensemble.
Sophie Thiébaut, conseillère d’arrondissement, était à l’origine de l’idée d’organiser un grand événement rassembleur pour tous les quartiers du Sud-Ouest, dans un contexte où le Québec s’apprêtait à accueillir une vague de nouveaux arrivants syriens. « Nous avons décidé de tenir un événement qui dit que nous sommes fiers de la diversité dans nos quartiers, qui crée des liens et qui fait ressortir l’histoire de l’arrondissement. » Elle ajoute qu’il faut se rappeler que les immigrants ont grandement contribué à cette histoire. Les organisateurs ont présenté des portraits de personnes clés des quartiers du Sud-Ouest (voir p. 4). Une tente historique et le personnage de La Fileuse ont aussi rapproché les festivaliers de l’histoire du Sud-Ouest.
Mme Thiébaut se dit très satisfaite. « On a atteint notre but aujourd’hui. » Elle reconnaît que la Petite-Bourgogne est le quartier idéal pour lancer cet événement. « Ce quartier représente déjà ce qu’on voulait atteindre par le Festival Vivre Ensemble. » Le coup de cœur de Sophie ? « La bouffe de différents pays. La nourriture, c’est un moyen de rallier les gens puisque tout le monde mange ! » Royston Hanniford, un jeune résident de la Petite-Bourgogne, aidait son ami Jermaine (Boom J’s) à son kiosque de nourriture. Il a apprécié le grand événement, mais aimerait bien que la PetiteBourgogne garde vivant son propre festival aussi. « Ça fait partie de notre histoire. Nous avons grandi avec le Festival et nous ne voulons pas le perdre. » Pour Royston, le Festival évoque des retrouvailles avec des amis qui sont partis.
Vivre ensemble au quotidien
Nombreux sont ceux qui notent que la Petite-Bourgogne peut servir d’exemple d’un vivre ensemble bien entamé pour tout Montréal. « J’espère que [le Festival] va ouvrir les yeux de beaucoup de gens. Vivre ensemble, c’est un grand concept, » ajoute Lourdes Carla Pierre-Paul, de Youth in Motion, qui a vu tout le travail investi dans la réussite de ce premier événement Vivre Ensemble. « J’espère que toutes les communautés vont s’ouvrir à la diversité. On est rendu là ! »