Des chapelles à protéger!

Jean-Pierre Lamonde, Au fil de La Boyer, Saint-Charles-de-Bellechasse, septembre 2016

L’intérêt porté par plusieurs d’entre nous à l’endroit des chapelles du village ne date pas d’aujourd’hui. Quelle ne fut pas en effet notre surprise, en parcourant les archives de la Fabrique, de réaliser que le curé fondateur de la paroisse de Saint-Charles (1749), Messire Louis-Pascal Sarrault, avait, dans son testament, fait un legs à l’Église afin de «faire quand besoin sera les réparations aux 2 chapelles de la Sainte-Vierge et de Sainte-Anne, et même de les rebâtir si le cas échoit». En quelle année ces premières chapelles avaient-elles été construites? Nous ne le savons pas, mais nous savons que, déjà en 1777, des dépenses sont faites pour deux tableaux et deux croix sur les chapelles.

Les chapelles d’aujourd’hui ont été construites en 1883 (chapelle Sainte-Anne) et 1884 (chapelle de la Sainte Vierge. Elles forment un ensemble particulièrement réussi et représentatif de la coutume de la procession, très vive à Saint-Charles au 19e siècle. Elles ont donc remplacé les premières chapelles dont fait état le testament du curé Sarrault. Pour mémoire, c’est Romain Dechaine et son épouse dame S. Denis dit Lapierre, qui cédèrent gratuitement le terrain à la Fabrique en 1844 pour la chapelle de la Sainte-Vierge.

 

Reconnaissance historique

Dès 1979, le curé de Saint-Charles, l’abbé Henri Morency, fit une demande au ministère des Affaires culturelles pour que les chapelles soient classées ou fassent l’objet d’une reconnaissance comme bien culturel. Dans sa réponse en date du 29 juillet 1979, le ministre Denis Vaugeois annonce son intention de procéder au classement ou à la reconnaissance des chapelles de procession de Saint-Charles, lesquelles font partie d’une courte liste de chapelles de grande valeur. Le ministre explique vouloir demander d’abord un avis de la Commission des biens culturels du Québec. En août, le ministre signa un Avis d’intention de classement d’un bien culturel concernant les chapelles de Saint-Charles. Il semble que l’affaire n’eut pas d’autres développements à Québec.

C’est le 3 septembre 2013 que la municipalité de Saint- Charles, profitant de la toute récente Loi sur le patrimoine culturel, procéda à la citation des chapelles de Saint-Charles, les reconnaissant comme bien patrimonial situé sur son territoire. Cette citation est un statut légal particulier donné à un bien en vue de s’assurer qu’il conserve sa valeur patrimoniale lors de travaux de réparation ou de restauration.

 

Quel avenir pour ces chapelles?

Ces chapelles ont besoin d’entretien, et elles ont été négligées. La chapelle de la Sainte Vierge à l’ouest verra sa toiture restaurée d’ici la fin de la saison. La toiture de celle de Sainte-Anne à l’est sera repeinte. Mais il faudrait faire beaucoup plus. Avec quels moyens? Heureusement que les voisins s’occupent de les ouvrir au besoin et de veiller sur elles.

Dans le cadre du regroupement des paroisses, les responsables de la Fabrique de Saint-Charles ont imaginé que les chapelles pourraient être cédées à la municipalité qui s’engagerait, le cas échéant, à les entretenir et surtout à leur trouver un usage à des fins de loisir culturel.

Ce pourrait aussi être une compagnie sans but lucratif formée de gens de Saint-Charles qui en prendrait possession et verrait à les mettre en valeur. Quel est votre avis à ce sujet? Nous aimerions bien le savoir.

Merci de communiquer au 418 887-3761 ou lamondej@globetrotter.net pour faire part de votre opinion.