Jean-François Gérardin, Le Lavalois, Sainte-Brigitte-de-Laval, août 2016
Native de Montréal, le 17 juillet 2001, la fille de Sonia Bélanger et de Patrick Côté réside, depuis 2008, à Sainte-Brigitte-de-Laval; ses parents ayant jeté leur dévolu sur la paix forestière de notre « banlieue verte ».
Parcours scolaire
Après ses premières années à l’école Parc Orléans de Charlesbourg, Océane a poursuivi ses études primaires à Sainte-Brigitte-de-Laval, à l’École du Trivent à partir de la troisième année. Elle est maintenant inscrite au Petit Séminaire de Québec, dans le « Vieux » comme on dit, où elle continue ses études de niveau secondaire. L’activité sportive et l’art martial du karaté Avant d’opter pour le karaté, en sportive naturelle, Océane avait tâté de plusieurs disciplines. Ayant débuté son parcours de karaté à Sainte-Brigitte-de-Laval, sous la tutelle du Lavalois, Gabriel Drouin, elle eut à passer ses examens de ceinture aux Studios Unis NDL/Lac Saint-Charles.
Lors de son examen de ceinture orange, elle fut remarquée par le copropriétaire du dojo, senseï David Bossinotte, ceinture noire 4e dan ( Kodan ) et Claire Coccoza, également copropriétaire, ceinture noire 4e dan, en Nick Cerio’s Kempo, 5e dan, en Shorin Ryu, qui ont décelé, chez cette jeune karatéka un talent et un espoir. M. Bossinotte convainquit Océane de mettre ses talents à l’épreuve en compétition.
À la suite de plusieurs victoires consécutives, Océane a joint l’équipe d’élite de NDL et fait partie des espoirs de cette école qui a placé 4 de ses jeunes karatékas sur la liste des compétitions qui auront lieu à Dublin. Il faut ajouter que les parents ont également encouragé et stimulé fortement l’intérêt de leur fille pour qu’elle suive ce conseil. Entraîneurs et parents avaient misé juste et Océane Côté, deuxième fois championne canadienne (2014 et mai 2016) a gagné son billet « vert » pour le rendez-vous irlandais à Dublin en octobre 2016.
Coûts de l’aventure
Tous les parents qui suivent l’évolution de leur enfant en compétition sportive de haut niveau connaissent bien les exigences financières afférentes à leur choix… À ce sujet, monsieur Côté m’a confié à deux reprises qu’il avait cessé de compter depuis belle lurette. Mais il n’en reste pas moins que financer une vocation sportive de haut niveau qui, de tournois en compétitions et d’entraînements en déplacements vous promène ici et là, n’est certes pas une sinécure. L’aide est requise. Ainsi, aux Mondiaux WKC, que ce soit à Montréal en octobre 2012 ou en octobre 2016, les sous demeurent le nerf de la guerre et l’aventure de 9 jours à Dublin se chiffre, grosso modo, à plusieurs milliers de dollars pour l’athlète et ses parents.
Makeachamp.com
Ce lien, mis en ligne par le papa d’Océane, a jusqu’ici permis de recueillir 3 800 $, mais on est loin du compte. Des démarches sont en cours auprès de notre député provincial et de notre ville pour solliciter une aide financière.
Fenêtre sur notre ville et ses fondateurs irlandais
Je crois toutefois que notre jeune ville de Sainte-Brigitte- de-Laval ne manque pas de commerçants susceptibles d’appuyer financièrement le projet d’Océane qui ne peut que donner une très belle visibilité du Canada, du Québec mais aussi et par dessus tout de notre ville dont les racines, ne l’oublions pas, sont irlandaises et « vertes ». En ce sens, le trèfle à quatre feuilles, symbole de chance, qui figure sur nos armoiries lavaloises, lui sera peut-être profitable!
Portrait d’une « guerrière » humble
J’ai rencontré Océane et ses parents au dojo où elle s’entraîne depuis son passage à la ceinture orange. Une jeune fille de 6 ans y recevait sa première leçon de karaté et c’est Océane qui la lui donnait. Pendant une heure, j’ai pu ainsi observer la jeune pédagogue et son élève très concentrée.
Puis, après ce cours, je me suis assis avec Océane et ses parents. Au hasard de la conversation, j’ai découvert une jeune fille d’une grande maturité et d’une personnalité exceptionnelle pour une adolescente tout juste âgée de 15 ans. Cette étiquette de guerrière que je lui ai accolée tient au fait que j’ai senti une intensité et une pugnacité (combativité) qui tranche avec sa simplicité et sa grande réserve naturelle. Celle qui travaille présentement à Sainte-Brigitte-de-Laval, au camp estival des Z’actifs à titre d’aide monitrice, donne bénévolement des cours de karaté au Trivent pendant l’année.
Une personnalité ouverte et généreuse
Océane aime donner, parler, communiquer. Elle est d’une grande ouverture à l’autre. Comme sa maman le confirme, c’est son goût d’authenticité et son désir d’unicité qui priment et la caractérisent d’emblée. Si jeune et pourtant déjà consciente de l’urgence de protéger sa différence m’apparaît être l’apanage de peu d’adolescents. À cet égard, Océane me dit vouloir, avant tout, être elle-même. Elle se démarque ainsi même dans son style de combat où elle s’exprime librement et instinctivement, échappant aux stéréotypes classiques de certains enchaînements.
Généreuse et respectueuse de l’adversaire, elle me fait part d’une anecdote lors d’une compétition. En face d’elle, une compétitrice impressionnée et quelque peu émotive exprime son désarroi. Le non-verbal est manifeste pour notre karatéka qui mènera son combat en « douceur » par égard pour sa vis-à-vis mal assurée. Après la victoire d’Océane sur son adversaire anxieuse, la maman de son opposante viendra la remercier de son attitude. L’arbitre de ce combat fera de même et, lors d’une autre compétition, lui dira qu’il se rappelle d’elle en raison de cette attitude noble et courtoise.
N’oublions pas que le but d’un sport martial va bien au-delà de la victoire pure et simple. C’est une école où on apprend, entre autres, le contrôle de soi, de ses émotions et où on développe un respect et une grande courtoisie.
Les sports martiaux, pour plusieurs d’entre eux, vont bien au-delà de la performance physique, ce sont des écoles qui offrent d’immenses possibilités pour développer des qualités éminemment humanistes tels le contrôle de soi, le respect de l’autre, l’altruisme et le communautarisme.
Il ne s’agit pas d’une discipline brutale comme pourraient le penser des personnes qui ne sont pas familières avec ces disciplines sportives. D’ailleurs, le combat n’est pas la seule option dans ces démonstrations. Des katas et des chorégraphies martiales font partie de l’arsenal.
La reconnaissance
Ariane n’a pas manqué de me demander, en cours d’entrevue, de ne pas omettre de souligner l’appui vital et incontournable de ses parents; et ce, depuis toujours. Sans leur présence aimante, supportante et stimulante, elle ne serait pas ceinturée de noir et en route pour les Mondiaux en Irlande. Océane ne veut oublier personne et tient donc à ce qu’on mette aussi en évidence l’appui et la solidarité de son réseau d’ami(e)s qui n’a cessé d’afficher présent.
Le nerf de la guerre
Surtout, me confie-t-elle, ne pas omettre tous ces commanditaires qui ont manifesté leur appui par une participation financière et que nous publions en accord avec Océane et ses parents.
Main vide ou karaté
Un art martial qui n’est pas nécessairement à la portée de tous quand il s’agit d’atteindre les standards internationaux. Non pas pour autant que cet art ne soit réservé à une élite, loin s’en faut; mais comme toute discipline martiale, entre autres, il exige une pléthore de qualités et de dispositions physiques innées ou acquises : puissance musculaire, endurance, résistance, force, psychomotricité fine, vitesse d’exécution, temps de réaction optimal, amplitude articulo-musculaire (grande souplesse). Ajoutons à ces atouts le fait que le karaté soit une discipline d’anticipation, de « lecture » de son adversaire.
De plus, les déplacements doivent être justes, rapides, appropriés et sélectionnés adéquatement. Comment aider Océane Côté et ses parents dans leur aventure irlandaise? Question délicate car solliciter pour financer un voyage de ce type demeure délicat et j’ai senti que la famille était réservée sur la question. Or ici, ce ne sont pas euxqui réclament à cet égard malgré leur désir légitime d’y arriver. Mais c’est moi qui crois qu’une communauté serrée comme la nôtre peut faire la différence en participant, fut-ce modestement, à une mise de fonds.
Mon expérience d’ancien enseignant au secondaire me permet de dire que le sport sauve, à quelque niveau que ce soit, et un modèle comme celui d’Océane ne peut qu’entraîner bien des jeunes à sortir et à faire de l’exercice au lieu d’être piégés, comme nous le savons et le constatons par « l’esclavage » aux gadgets électroniques et la course au Pokémon. Voici les dernières coordonnées mises en ligne par la famille pour rejoindre Océane et lui apporter, même modestement, si vous le pouvez, un soutien financier : https://www.facebook.com/occote/