Manifestation des employés municipaux lors de l’inauguration du skatepark au parc Denis, à Cantley le 14 juillet.

Militants réticents

Kristina Jensen, L’Écho de Cantley, Cantley, août 2016

Nous pouvons tous convenir que les possibilités de tenir une manifestation devant une foule de gens à Cantley sont très limitées. C’est la raison pour laquelle les employés de la Municipalité de Cantley ne pouvaient pas laisser passer une occasion comme la récente inauguration du premier skatepark de Cantley, le 14 juillet dernier, pour faire sentir leur présence, malgré leur réticence à gâcher la fête.

 

Négos: des progrès à pas de tortue

Sans convention collective depuis le 1er janvier 2015, les membres du syndicat, lequel représente à la fois les cols bleus et les cols blancs, sont aussi en colère en raison des reculs importants que la partie patronale veut leur imposer en ce qui a trait à la sous-traitance et à la sécurité d’emploi.

« L’employeur est campé sur ses positions, il veut faire plus de place à la sous-traitance et abolir sans contrainte des postes permanents à la voirie. Il n’y a pas de doute, c’est l’impasse à la table de négociation », explique Mme Guylaine Charron, présidente du Syndicat des employés de la Municipalité de Cantley – Confédération des syndicats nationaux (CSN).

 

Nouvelle ère

Les municipalités sont en train de s’adapter à leur nouvelle réalité budgétaire, soit une nouvelle ère d’austérité. Leur pouvoir d’achat est à l’un des plus bas niveaux jamais vus. Une Municipalité n’a pas beaucoup de moyens de générer des fonds, sauf les taxes municipales et, autour de la table de décision, on ne semble pas adhérer à l’idée de hausser les taxes.

Selon M. Michel Quijada, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais, « Il y a une nouvelle administration à Cantley et elle a décidé de mettre fin au climat de bonne entente qui prévalait avec le syndicat depuis des années. Nous n’avons plus le choix, nous allons devoir mettre de la pression et lui faire comprendre qu’elle va devoir négocier de bonne foi avec le comité de négociation syndical. »

Donc, l’administration municipale, à notre instar, est obligée de faire plus avec moins. Mais à quel prix? Est-ce qu’il ne vaut pas la peine d’investir dans une main-d’œuvre qualifiée et loyale? Les citoyens de Cantley ne soutiendraient-ils pas une augmentation modeste de la rémunération et la sécurité d’emploi pour les employés municipaux?

 

Sages comme des images

Quant aux manifestants, ils ont été très respectueux. Ils ont fait montre de discrétion et pris leurs distances avec les dignitaires et les représentants officiels présents. Ce fut une manifestation modèle!

 

Pourquoi faire appel à des sous-traitants?

La prépondérance des contractuels a formé une fonction publique parallèle à tous les échelons de gouvernement. Cantley ne fait pas exception. C’est une source de main-d’œuvre moins coûteuse que celle du personnel à temps plein. Les Municipalités qui doivent faire face au manque de financement, cherchent désespérément à trouver des façons de faire des économies.

 

Entre le marteau et l’enclume

Mais n’est-ce pas là un avantage passager qui crée un problème à long terme? Posez cette question à un enfant du millénaire qui se cherche un emploi. Selon Mme Charron, la réponse est claire. « Nous avons des employés expérimentés et qualifiés à Cantley et nous allons nous battre pour qu’ils conservent leur emploi! »