Vivre et vieillir chez soi

Raymonde Poitras et Lili Germain, Ensemble pour bâtir, Évain, été 2016

C’est devant une audience attentive d’une centaine de personnes que la Table régionale de concertation des personnes aînées de l’Abitibi-Témiscamingue a tenu un colloque qui avait pour thème « Vieillir et vivre chez soi ». Ce colloque, qui a eu lieu le 6 mai dernier à Rouyn-Noranda, présentait les préoccupations des personnes aînées en matière d’habitation.

Mme Francine Charbonneau, ministre déléguée aux Aînés et à la Lutte contre l’intimidation, et quelques dignitaires ont manifesté beaucoup d’intérêt pour les propos tenus lors de ce colloque. Une douzaine de conférenciers provenant de milieux aussi diversifiés que le monde municipal, le secteur institutionnel, le milieu communautaire et les résidences privées se sont penchés sur la situation de l’habitation pour les aînés.

 

Mise en situation

En préparation de cet événement, une vaste consultation auprès de centaines de personnes aînées de la région avait été menée par l’agente de projet de la Table régionale de  concertation, Mme Lili Germain. Un très large consensus, pour ne pas dire l’unanimité, se dégage. Les aînés veulent rester à domicile dans la mesure où l’on solutionne les problèmes qui les font quitter leur maison ou loyer. Ceci a été renforcé par une recherche présentée par M. Kevin Séguin sur les besoins des aînés en milieu rural. M. Séguin agissait alors à titre de coordonnateur de projet pour la Bastide des aînés.

Afin de garder les aînés chez eux, le réseau de la santé, représenté par Mme Annie Audet et M. Pierre Laferté, entend bonifier les mesures de soutien pour les proches aidants tout en s’assurant que l’ensemble des instances présentes dans la collectivité partage cet objectif du maintien à domicile. M.

Jean-Pierre Lemire, de l’Office municipal d’habitation, a quant à lui constaté que l’apport du logement social va diminuer et que les ménages les moins fortunés auront de plus en plus de difficulté à se loger dans des logements abordables.

Pour sa part, M. Daniel Thomas, professeur à l’UQAT et membre de l’Association de défense de droits des personnes retraitées, a plaidé en faveur de la défense des droits des personnes en résidences, tant publiques que privées.

 

Des solutions innovatrices

Formule alléchante et à la mode, les résidences privées ont été présentées par Mme France Leclair comme étant une solution avantageuse pour les aînés qui en ont les moyens financiers. D’autre part, M. Martin Ferron, maire de Malartic, favorise la construction de maisons intergénérationnelles, soulignant que c’est le rôle des municipalités de faciliter ce type de logement en adaptant leur règlementation. Un résident de Malartic, membre du conseil d’administration de la Table régionale de concertation, M. Réjean Hamel, a d’ailleurs témoigné de l’expérience qu’il partage avec sa conjointe et la famille de sa fille à cet égard.

Le colloque a également abordé la question du logement en milieu autochtone. M. Tom Mapachee, du Conseil de la Première Nation Abitibiwinni (Pikogan), a présenté La Maison des aînés 8atapi (Racine), un modèle de maison que sa communauté veut introduire dans la culture autochtone.

Une autre solution innovatrice a aussi été présentée : le logement évolutif, une forme de logement qui propose d’évoluer avec les besoins des personnes aînées. « Au lieu de déménager les personnes, on apporte les services requis au fur et à mesure de la perte d’autonomie », décrit madame Édith Vincent, directrice générale de la Table des aînés du Témiscamingue.

Les personnes aînées désirent vivre chez elles le plus longtemps possible avec l’aide à domicile nécessaire. Nous devons leur en donner les moyens a conclu M. Jacques Lafrenière, président de la Table régionale. « Il importe que les décideurs locaux et régionaux s’appuient sur la présence des personnes âgées lorsqu’ils prennent des décisions étant donné leur nombre croissant dans notre société».

Les conférences sont disponibles sur le site Internet de la Table régionale au www.ainesat.org.