Pierre Beaulieu, Le Montbeillard en bref, juin 2016
Kathleen Lafond fait partie de ce groupe de citoyens qui, à la fin des années 80, exerce avec succès des pressions sur le conseil municipal afin de doter Montbeillard d’une bibliothèque publique. Au milieu des années 90, elle doit cesser son bénévolat à la bibliothèque car son travail ne lui en laisse pas le loisir. Après une pause de cinq ans, elle se joint de nouveau à l’équipe de bénévoles qui assure le bon fonctionnement de la bibliothèque. Et cela dure depuis un bon quart de siècle! Voyons qui est cette femme discrète qui, de son propre aveu, « n’aime pas être le point de mire ».
Kathleen est née à Rouyn-Noranda. Elle y a vécu son enfance, y poursuivant des études qui feront d’elle une secrétaire, elle qui avait d’abord envisagé de se faire enseignante. Elle n’a qu’une douzaine d’années quand sa famille acquiert un chalet situé sur les rives du lac Opasatica, plus précisément à la Baie de l’Orignal. Il lui en reste aujourd’hui tout plein de beaux souvenirs qui l’amèneront plus tard à s’y installer à demeure. Au cours des années 90, cette passionnée de lecture – « chez mes parents, il y avait des livres » – se joint à l’équipe qui anime la bibliothèque locale née quelques années plus tôt dans la controverse le maire de l’époque étant assez peu favorable au projet.
Aujourd’hui Kathleen compte 25 années de loyaux services à la bibliothèque de Montbeillard. C’est elle qui confectionne l’horaire des 10 bénévoles que compte la Biblio. C’est elle qui traite les demandes spéciales. C’est elle, enfin, qui s’occupe du courrier. Elle constate que son travail a beaucoup évolué au cours des années: « Au début, dit-elle, tout se faisait à la main, aujourd’hui tout est informatisé ». Un changement qui, assez curieusement, n’a pas entrainé une diminution de ses heures de travail. Kathleen n’est pas sans constater que le nombre de lecteurs diminue, un phénomène qu’elle attribue à Internet et au rythme de vie qui nous laisse de moins en moins de temps pour lire. Quoiqu’il en soit, elle apprécie de se sentir utile, elle prend plaisir à rencontrer des gens elle qui, autrement, pourrait passer des semaines sans sortir de la maison. Enfin, sa santé étant de plus en plus fragile, elle envisage de vendre sa maison afin de se rapprocher de la ville. En attendant, elle entend poursuivre son bénévolat à la bibliothèque. Comme quoi on n’échappe pas facilement à 25 années de bonnes habitudes!