Des archéo-entomologues au Parc riverain de la Boyer

Olivier Roy et Hugette Ruel, Au fil de La Boyer, Saint-Charles-de-Bellechasse, juillet/août 2016

Est-ce que les structures de bois pleines de branchages et de cocottes ont déjà «piqué» votre curiosité? Ce sont des hôtels à insectes, des habitats particuliers qui ont été créés afin d’attirer les «bons» insectes, principalement les pollinisateurs. Installés depuis maintenant trois ans, leur contenu avait besoin d’être renouvelé. Nous nous sommes alors demandé : nos auberges à insectes, ont-elles été habitées ou pas? Pour répondre à cette question, Olivier Roy, membre du conseil d’administration du Parc riverain de la Boyer, a communiqué avec deux collègues archéoentomologues, étudiants de l’Université Laval. Il leur a demandé si cela les intéressait de venir sonder les structures afin d’identifier les insectes qui y ont élu domicile. Ceux-ci ont répondu positivement à la demande d’Olivier, et sont venus bénévolement au Parc riverain à la chasse aux insectes!

Pourquoi des archéo-entomologues, me demanderez-vous? Pourquoi pas des entomologues «tout court»? Et bien, les deux ont une connaissance très poussée des insectes qui nous entourent. Il faut savoir que les insectes n’ont pas évolué depuis,des milliers d’années, et que leurs niches écologiques sont demeurées les mêmes à travers le temps, de sorte que l’on utilise les insectes «modernes» comme référentiel pour l’identification des insectes retrouvés sur les sites archéologiques. Leur étude par les archéologues permet de restituer une somme importante d’informations sur la vie et l’environnement au temps de nos ancêtres. Dans ce cas-ci, les insectes récoltés au parc pourront servir à compléter la collection de référence qui est utilisée par les chercheurs à l’Université Laval.

Beau soir de mai pour examiner le tout, Olivier Lalonde et Juliette Houde-Therrien, nos experts en la matière, y vont très délicatement pour trier les écorces et brindilles et voir ce qui s’y cache. Bonne nouvelle! Nos hôtels à insectes sont bel et bien habités! En fait, l’habitat fourmille déjà de vie et c’est principalement des insectes vivants qui sont collectés. Petites araignées, mouches et d’autres petites bibittes s’y trouvent, elles sont conservées dans de petits bocaux et seront acheminées au laboratoire d’archéologie environnementale de l’Université Laval avec d’autres échantillons pour analyser le tout. Nous pourrons vous faire connaitre les résultats plus tard, une fois que les spécialistes auront fait leur travail.

Olivier Lalonde nous a également donné des conseils pour attirer des papillons de nuit, ce qui serait bien intéressant et beau comme spectacle! Il s’agirait de faire des miellées, un mélange de nourriture dont les insectes raffolent.

Ce serait intéressant de monter un projet qu’on aimerait bien réaliser avec des jeunes du primaire pour le printemps prochain afin d’observer le spectacle des nuées de papillons que cela pourrait attirer!

Il nous a également suggéré d’introduire davantage de matériaux frais, comme l’herbe coupée et le bran de scie, puisque c’est ce que les insectes préfèrent. Nous allons donc suivre leurs conseils afin de maximiser encore plus l’efficacité de nos auberges à insectes et attirer les pollinisateurs!