À venir!

Suzanne Tremblay, L’Action de l’Est, Rimouski, juin 2016

Ce sera la 4e  fois depuis la démission de Bernard Landry que le PQ doit procéder au choix d’un nouveau Chef, Pierre Karl Péladeau ayant dû quitter la chefferie en mai.

C’était hier

On a encore en mémoire qu’en 2005, après sa 2e tentative d’accession au leadership du Parti, Pauline Marois était battue par André Boisclair, dont la députation fut reléguée, à l’élection de 2007, au rang de 2e groupe d’opposition. Le Québec est alors dirigé par Jean Charest, gouvernement minoritaire pour la 1ère fois depuis 1878.

Quand André Boisclair quitte son poste en 2007, Pauline Marois est désignée, sans opposition, Chef du PQ et élue députée de Charlevoix lors d’une élection partielle. À l’élection de 2008, le PQ fera élire 51 députéEs et redeviendra l’opposition officielle. Le 4 septembre 2012, Pauline Marois mènera ses troupes à une victoire, mais son gouvernement sera minoritaire. Les espoirs sont permis et les indépendantistes se mettent de nouveau à rêver au pays. Après avoir déclenché en avril 2014 une élection générale prématurée, madame Marois perd le pouvoir aux mains de Philippe Couillard. PKP est élu député de St-Jérôme, puis Chef du PQ le 15 mai 2015. Il démissionnera de la politique le 2 mai 2016. Le PQ est dans une nouvelle course à la chefferie. Imprévisible pour l’heure…

À ce jour

Cinq candidatures sont en lice. Ils ont jusqu’au 30 juin pour officialiser leur candidature. Ils devront avoir recueilli la signature de 1 500 membres en règle, d’au moins 7 régions et d’au moins 45 circonscriptions différentes, chaque région et circonscription étant représentée par au moins 10 signataires. Ces 5 candidatures seront-elles toutes confirmées? Les 5 noms apparaîtront-ils sur le bulletin de vote d’octobre prochain? Nous le saurons le 4 juillet, lors du lancement officiel du début de la course et de la présentation des personnes qui en feront partie. D’ici là, on peut s’interroger sur le type de campagne que le PQ souhaite pour ses membres. Au départ, il est légitime de se demander : Pourquoi une période aussi courte et une telle complexité en terme de cueillette de signatures, puisque le vote n’aura lieu qu’en début octobre? Le Parti n’aurait-il pas pu donner jusqu’au 1er août pour une telle opération? Voulait-il éviter des candidatures émanant de l’extérieur (exemple Pierre Céré en 2014- 2015)? Certains se demandent : pourquoi se limiter aux membres? Ne pourrait-il pas y avoir plus d’ouverture et permettre aux personnes intéressées de signer et de voter sans pour autant être membre du Parti? Francine Pelletier, dans un article publié dans Le Devoir du 1er juin, dit que la course nous fournira l’occasion de nous interroger : « qui sommes-nous », « que voulons-nous » et « ou allons-nous ». Elle fait 3 constats. Dans un 1er, elle écrit: « celui qui a le plus à dire sur ces questions demeure toujours très impopulaire » et « il est étonnant de constater que celui qui a le mérite de voir clair (…) se fait rabrouer. » (Elle fait référence à JFL).

Son 2e constat fait écho à la social-démocratie, au bon gouvernement et au projet de pays. Tous les candidats abordent ces thèmes. Mais il faudra plus de précision et ne pas prendre pour acquis que tout cela va de soi au PQ. Il faudrait mettre fin à l’ambiguïté et préciser où le Parti veut nous mener s’il reprend le pouvoir en 2018. Comme l’a dit l’un des candidats : « battre le gouvernement Couillard n’est pas un projet de société. »

Quant au 3e constat, il est capital. Il rejoint peut-être l’idée maîtresse exprimée par Pierre Céré dans son essai : la refondation du PQ, face à ce dilemme : se transformer ou s’effondrer. Madame Pelletier, pour sa part, fait référence à une nouvelle embûche : « personne ne semble reconnaître que la raison profonde de l’indépendance a changé. (…) que la désaffection des jeunes au projet indépendantiste est là pour nous le rappeler. »

Demain

Le court passage de PKP à la tête du Parti aura redonné, à bon nombre de militants indépendantistes, l’espoir que le pays était peut-être à nouveau possible et le goût de se le donner. Cette course devra viser la convergence si le Parti veut recruter et regrouper de nouveaux adeptes du projet, les intégrer aux forces vives pour permettre de réaliser le rêve du peuple québécois de participer un jour au concert des Nations.