Paul-Henri Frenière, Journal Mobiles, Saint-Hyacinthe, le 19 mai 2016
Le 5 mai dernier était une journée très spéciale pour Andréanne Rioux : le vernissage de sa toute première exposition solo. Une exposition qui prend place jusqu'au 30 mai à la bibliothèque T.-A.-St-Germain et qui se déplacera par la suite à la bibliothèque Sainte-Rosalie jusqu'au 4 juillet.
« C'est un peu comme si j'exposais à la vue de tout le monde mon univers émotionnel des huit dernières années » explique la jeune artiste.
Une trentaine de tableaux disposés en ordre chronologique qui illustrent métaphoriquement certains moments de sa vie. « La première séquence a été réalisée suite au décès de mon père, en 2008. Je voulais extérioriser les sentiments qui m'habitaient. C'était une forme de thérapie » raconte Andréanne Rioux.
Depuis l'enfance, elle s'était toujours exprimée par la création, mais dans la jeune vingtaine, elle a décidé que l'art serait son projet de vie.
Le tableau Percée de lumière représente cette importante décision. Sur un fond sombre qui rappelle la nuit galactique, émerge la lumière. « Je vivais une période assez confuse à ce moment-là. J'ai fait une recherche introspective et de là s'est affirmée ma vocation en art. C'est d'ailleurs la première toile qui s'est vendue lors du vernissage. C'est touchant de voir une personne qui vibre aux mêmes émotions. »
L’émotion, pour elle, « est teintée de couleurs, de formes et de mouvements. Qu’il s’agisse d’impuissance, de colère ou de tristesse, d’apaisement, d’excitation ou de découverte, de joie, de plaisir ou même d’amour, chacune d’entre elles s’exprime à sa façon et chaque individu a son propre vocabulaire de couleurs et de symboles » peut-on lire sur son site web.
Sur un coup de coeur
Andréanne demeurait à Chandler, en Gaspésie, et les opportunités de gagner sa vie dans la création artistique se faisaient rares. Elle décide donc de déménager dans un grand centre, idéalement Montréal.
Mais comment s'est-elle retrouvée à Saint-Hyacinthe? « C'est une histoire de cœur. J'ai rencontré un Maskoutain qui était technicien de scène pour un humoriste en tournée gaspésienne. Ça été le coup de foudre. Et voilà, je l'ai suivi » explique simplement la jeune femme.
Et elle n'a pas chômé depuis son arrivée dans la cité maskoutaine. « Je me suis d'abord adressée à l'organisme Carrefour Jeunesse Emploi où une conseillère m'a fourni plusieurs contacts ».
Elle s'est d'abord impliquée à la galerie d'art 1855, Exposition collective et fait maintenant partie du conseil d'administration. Elle y expose des œuvres et y tient un atelier au sous-sol.
L'an dernier, elle était assistante aux communications pour ORANGE, l'événement d'art actuel de Saint-Hyacinthe. Récemment, elle a tenu un atelier de peinture pour le Centre de Bénévolat, un atelier créatif pour la Maison de la Famille et un stage d'intervention de groupe pour le Trait d'Union montérégien.
Parallèlement, elle complète une maîtrise en art-thérapie et projette déjà le sujet de sa thèse de doctorat. « Je suis une fille de projets » lance-t-elle. Et les principaux seraient évidemment de pratiquer l'art-thérapie tout en poursuivant sa propre démarche artistique.
Entre temps, elle participera à trois symposiums d'art cet été : Visit'art à Saint-Hyacinthe, un autre à Acton Vale et enfin à Chandler, sa ville natale. Un petit retour aux sources…