Vincent Di Candido, Échos Montréal, mars 2016
Il est parfois bien difficile de comprendre les motivations et les agissements des politiciens. Prenons l’actuelle commedia dell’arte lamentable à laquelle nous assistons présentement dans le dossier des primes au rendement pour les cadres du S.P.V.M., qui touchent des bonus dépendamment du nombre de contraventions émises par les policiers !
Sur quelle planète vivent les responsables administratifs et les hauts cadres pour penser que ça puisse être une bonne idée ?! Il déconnecté pour ne pas réaliser qu’il s’agit là d’un flagrant et choquant conflit d’intérêts. On ne peut pas récompenser au rendement des cadres sur la base de pénaliser au maximum la même population que ceux-ci sont supposés protéger et servir.
Pour justifier l’indéfendable la responsable du dossier à l’hôtel de ville Anie Samson, y va de tout un savant ballet de patinage artistique, alors même qu’elle entérine l’autorisation de primes au rendement allant jusqu’à 8%, et ce, malgré des salaires de base pouvant atteindre 150 000 $. On agit ici comme dans une logique d’entreprise privée et on encourage des méthodes qui frisent l’indécence pour des forces de l’ordre. On a l’impression de se retrouver à l’ère duplessiste et il convient de se poser la question à savoir si en l’occurrence, tickets ne rimerait avec rackets ? D’ailleurs le Président même de la Fraternité des Policiers, Yves Francoeur, tout comme son homologue de la Fédération des Policiers municipaux du Québec, Denis Côté, soulignent eux aussi, dans un contexte d’austérité budgétaire, l’indécence d’offrir des primes aux 120 cadres supérieurs sur le dos des citoyens, en mettant pour ce faire des pressions sur les policiers afin qu’ils aillent générer les budgets nécessaires via l’imposition de quotas hebdomadaires.