Gens de chez nous : Sœur Lucie Perreault

Lise Giguère, Au fil de La Boyer, Saint-Charles-de-Bellechasse, mars 2016

Sœur Lucie habite à Saint-Charles, avenue Boyer, depuis 8 ans. Bien que femme plutôt discrète, plusieurs d’entre vous l’ont peut-être croisée sur la rue (une bonne marcheuse) ou ont eu besoin de ses services comme «intervenante en préparation baptismale».

Dans le cadre de sa retraite, elle se fait un plaisir d’aller rencontrer les parents, les adultes qui veulent faire baptiser leur enfant. Elle qui a enseigné 33 ans à des petits de 1re année à Saint-Raphaël de Bellechasse adore ce qu’elle fait présentement. Femme convaincue que l’Église catholique est ouverte à tout le monde, c’est avec respect et simplicité qu’elle écoute, explique le sens du baptême et répond aux questions personnelles des parents qu’elle rencontre individuellement.

J’ai devant moi une femme souriante, heureuse, épanouie, les pieds bien ancrés sur terre et loin d’être une «pelleteuse de nuages»! Elle tient ce trait de caractère de son papa. 50 ans de vie religieuse! Vie consacrée à Dieu, vie en communauté, vie au service des autres! Voeux perpétuels de pauvreté, de charité, d’obéissance et l’engagement à pratiquer l’évangélisation dans la mission éducative de l’Église. Tout un contrat pour une belle fille de 25 ans!

C’est questionnant?… Non! La jeune Lucie n’a pas senti de p’tite voix qui l’a appelée! Pour elle, tout est arrivé normalement, simplement dans sa vie. Je vous raconte. Native de Shawinigan, Lucie, fille de Mme Juliette Côté et de M. René Perreault est la deuxième d’une famille de six enfants : un frère et quatre soeurs. Famille traditionnelle normale! Des parents aimants, travaillants, priants, sans plus! Jusqu’à sa neuvième année, elle étudia au couvent des Soeurs de la Charité de Saint-Louis à Shawinigan. Par la suite, elle fréquenta le pensionnat du couvent de Bienville à Lévis pour y faire sa dixième et sa onzième année. Intéressée par l’enseignement, elle alla étudier à l’École normale de Pont-Rouge pour y obtenir son brevet B-1. Et après?? Le 28 août 1963, la jeune fille de 17 ans décida d’entrer comme postulante chez les Soeurs de la Charité de Saint-Louis à Bienville.

Curieuse, elle voulait aller voir… Je dois vous dire qu’au cours de ma rencontre, elle est revenue souvent sur l’esprit de cette communauté, de sa fondatrice, Mère St-Louis et des qualités des religieuses qui lui ont enseigné : l’accueil, la simplicité, l’amour en actes des plus démunis, le respect de l’autre, pas de grands sermons. Elle se sentait bien dans ce milieu. Après ces 6 mois de postulat, elle choisit de faire son noviciat, d’une durée de 2 ans, comprenant une année canonique et une autre apostolique où elle enseigna à Saint-Rédempteur en 1re année. Et arriva une autre décision importante, celle concernant les voeux annuels (voeux d’une durée de 5 ans, renouvelables chaque année). Lucie les prononça devant ses parents, sa famille et toute la parenté le 27 février 1966 à Bienville.

L’année suivante, elle partit enseigner à Saint-Raphaël : des années de bonheur qu’elle partagea avec les petits de première année! Retraitée en 1999, bénévole dans l’âme, elle aide les jeunes à la préparation des sacrements de l’eucharistie, du pardon et de la confirmation jusqu’en 2008 où elle se joint à l’équipe pastorale de l’unité de La Plaine de Bellechasse. Elle s’installe chez nous. En plus de ce travail, Soeur Lucie est responsable de 3 religieuses de la communauté. Elle est une «mère supérieure», une des plus jeunes, impliquée dans cette communauté qui compte 290 femmes au Québec et 564 dans le monde.

Une date spéciale que je ne peux passer sous silence dans la vie de notre religieuse est le 15 août 1971 à Bienville. En cette fête de l’Assomption de Marie, elle a prononcé ses voeux perpétuels, un oui «à vie» avec Dieu. Papa René était très fier de sa fille… Disons qu’il avait eu quelques doutes lorsqu’elle entra au postulat, au noviciat… mais, sa petite Lucie était bien tombée en amour et l’Amour, ce n’est pas toujours facile à expliquer, ça se vit! Et c’est souvent mystérieux! C’est ce qu’elle me partagea en toute vérité et je la crois.

Quel heureux hasard! Une autre rencontre enrichissante! Soeur Lucie, toi qu’on surnommait la «praticopratique», plus manuelle qu’intellectuelle, j’ai été à même de constater que tu ne te casses pas la tête pour rien. Simplicité, franchise et confiance en la Vie te vont à merveille. Comme tu me l’as si bien dit : «Là où je suis, je suis à l’aise à 100 %.» De nous tous, pour ta présence et ton travail dans notre communauté, un merci reconnaissant et nos sincères félicitations pour tes noces d’or. Eh oui! un bel exemple de femme fidèle…en or, en plus!

 

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