Changer le monde, un câlin à la fois

Roger Lafrance, Journal Mobiles, Saint-Hyacinthe, février 2016

Un jour, Olivier Blais s’est dit qu’il devait changer le monde. Mais comment faire ? Et par où commencer ? C’est alors qu’il lui vint une idée toute simple : celle de donner des câlins.

Plusieurs fois par semaine, il endosse son costume de léopard (sans blague) et son t-shirt exhibant fièrement les mots « Câlin gratuit ». Avec des amis, il part alors dans une résidence pour personnes âgées ou il s’installe au coin d’une rue à Montréal ou à la sortie d’une station de métro pour offrir des câlins.

« Après avoir donné des centaines de câlins, je sais que j’ai fait la différence dans le vie de quelqu’un cette journée-là, raconte le Maskoutain à Mobiles. Chaque fois que je donne un câlin, c’est sans condition. La qualité d’une journée ne va pas à ce qu’on récolte, mais à ce qu’on sème.»

Olivier Blais a fondé, il y a trois ans, la Brigade du bonheur, de l’amour et de la paix. Sa mission ? Propager l’amour inconditionnel. Son mouvement n’est pas une secte, loin de là. Il n’est pas non plus gourou, bien qu’il soit un véritable verbomoteur. Par contre, Olivier a plutôt l’âme d’un missionnaire.

Ce qui l’a amené à distribuer des câlins à tout vent ? Une sorte de remise en question. Au milieu de la vingtaine, Olivier s’est posé deux questions, celles qu’on se pose tous à un moment ou un autre de notre vie : Qui suis-je ? Qu’est-ce que je vais faire de ma vie ? Sa réponse fut toute simple : faire du bien aux autres.

Il ouvre alors une page Facebook au nom de la Brigade du bonheur, de l’amour et de la paix. Puis, il imprime des chandails offrant des câlins gratuits. Un peu plus tard, il ajoutera une carte qui incite les gens à donner un câlin au suivant.

« On vit dans une société tellement basée sur la peur, affirme-t-il. On barre nos portes, on prend des assurances, on a des coffres-forts, on se met des barrières tout autour de nous. Tout est basé sur l’individualisme et la compétition. »

Il se souvient encore de la première fois qu’il s’est présenté au coin d’une rue au centre-ville de Montréal, seul dans son costume de léopard. Les premiers instants, il se demandait bien quelle idée il avait eue.

« Ça n’a pas pris trois minutes qu’une femme m’a sauté dans les bras et m’a donné un câlin qui a duré une bonne minute. Elle m’a avoué par la suite à quel point ce geste lui avait fait du bien. »

Aujourd’hui, son mouvement a pris de l’ampleur. Plusieurs petits groupes se sont formés aux quatre coins du Québec. Certains ont même amené l’idée à l’extérieur du pays. Le printemps dernier, Olivier Blais a été invité par la députée Chantal Soucy à offrir des câlins aux députés et aux ministres à l’Assemblée nationale du Québec. Parions que cela leur a fait du bien. Missionnaire des temps modernes, Olivier Blais propage le bien autour de lui. À une époque où on marche sans prêter attention aux autres, plongé dans notre bulle et connecté à nos iPod ou iPhone, avouons qu’un câlin peut faire beaucoup de bien. Il peut même faire la différence au milieu d’une mauvaise journée.

 

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