Entente entre Cookshire-Eaton et les esséniens

Jean-Claude Vézina, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton, le 10 février 2016

Après des mois et des mois de tension en tous genres, Cookshire-Eaton et la communauté essénienne, établie dans la municipalité, en arrivent à une entente hors cour concernant sept des dix-neuf constats d'infractions au code municipal et aux règlements d'urbanisme pour lesquels elle reconnaît sa culpabilité. D'autres restent encore en suspens. L'église doit aussi payer 21 000 $ d'amende et pour le reste, elle a à se mettre à niveau.

Noël Landry, maire de la municipalité, se dit satisfait « en autant qu'ils se soumettent aux règlements ; on est heureux qu'ils aient compris qu'ils doivent, comme tout le monde, se conformer aux règles », se limite-t-il à commenter. Toutefois, il espère récupérer les sommes qui devraient être dues pour les services. La moitié de l'amende doit être versée sous peu. La communauté s'engage, selon l'entente, à donner le restant en trois parts.

Tout n'est pas terminé pour autant. D'autres litiges sont pendants. La Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) doit se pencher sur des problématiques concernant l'environnement. À cela, s'ajoute la contestation que la communauté essénienne fait de certains règlements de la ville. Sans s'avancer, le maire s'attend à des nouvelles sous peu de la part de ces deux pouvoirs décisionnels que sont la CPTAQ et la Cour supérieure du Québec.

Pier-Antoine Marier, président du conseil d'administration de l'ordre des esséniens, a délaissé de plus en plus tout ce qui concerne sa gestion pour se consacrer au recueillement. Prudent, il confiait à Suzette Kertness, directrice générale, la responsabilité de commenter la décision du tribunal. Elle n'a pu répondre à notre demande d'entrevue téléphonique.

M. Marier mentionnait que des marchands et des citoyens ont pressé le conseil municipal de mettre un terme aux tracasseries exercées. Lors d'interviews antérieurs livrés au journal Le Haut-Saint-François, il indiquait que sa communauté dépensait de 200 000 $ à 300 000 $ dans la MRC, ce qui justifiait, selon lui, leurs requêtes. « On travaille à créer l'harmonie », affirme ce dernier qui se désole de l'incompréhension de certaines personnes « qui ont des visées pour obtenir des taxes. »

L'église essénienne, reconnue comme religion, n'a pas à payer de taxes municipales sur les centaines d'acres de terrain qu'elle occupe ni pour les lieux de culte. Cependant, la notion de «presbytère» diverge selon la municipalité et la communauté, ce qui complexifie le dossier des doléances des deux parties.

Le président Pier-Antoine Marier avait fait en 2005, l'acquisition du domaine de la famille Drolet, fabriquant des bâtons de hockey des Canadiens de Montréal et de nombreuses autres équipes de la ligue nationale. Quelque cent personnes vivent sur ces terrains. Plusieurs bâtiments y ont été érigés et d'autres sont prévus. La communauté projette de construire une église plus spacieuse, pour célébrer le culte, afin de répondre à la demande grandissante.

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