Robert Guillemette

René Grenier, Le Stéphanois, Saint-Étienne-des-Grès, février 2016

Joseph-Rolland-Robert Guillemette vit le jour le mercredi 2 novembre 1927 à Saint-Étienne-des-Grès. Il est le fils d’Alfonse-Adam (Adem) Guillemette (1897-1970) et de Marie-Blanche-Juliette (Marie-Claire) Pellerin (1902-1970). Étant de religion catholique, il a été baptisé à Saint-Étienne-des-Grès le 3 novembre 1927 et on lui assigna Arthur Guillemette et Rachel Pellerin comme parrain et marraine. Il est le cinquième d’une famille de 13 enfants.

Il s’est uni avec Marie-Suzanne Plante (1930-2001), fille de Louis Pante et de Marie-Rose Lefebvre et leur mariage religieux fut célébré le samedi 5 août 1950 à Saint-Thomas-de-Caxton. Ce couple a eu cinq enfants : Marie-Claudette-Johanne, Claire, Carole, Serge et Sylvain, desquels naîtront trois petits-enfants et six arrière-petits- enfants et un 7e arrière-petit- enfant qui naîtra bientôt. Ses parents sont décédés la même année : le 25 mai 1970, il perdait sa mère. Son père est allé la rejoindre le 21 juin 1970. Il aura aussi le malheur de perdre son épouse Suzanne le 15 novembre 2001.

À sa naissance, ses parents demeuraient aux alentours du 410, rue Principale, puisque dans cette période des années 1920, il n’y avait pas de numéros civiques aux résidences. Quelques années suivantes, comme la famille s’agrandissait, le père Adem acheta la terre située au 590, rue Principale, permettant ainsi d’avoir assez d’espace pour élever et agrandir sa famille.

 

Ses études

 

Robert débuta ses études à l’âge de six ans au couvent situé au cœur du village. Il devait parcourir une distance d’environ deux kilomètres, soir et matin, pour le fréquenter, mais pendant la saison hivernale, lorsque les températures étaient trop froides, il a eu la chance de bénéficier de transports par traîneaux ou voitures d’hiver tirés par des chevaux et à tour de rôle organisés par les parents demeurant dans son coin. Que de souvenirs des religieuses qui lui enseignaient. En général, Robert les appréciait à l’exception d’une, sœur Thomas, qui s’acharnait à lui mettre sur le dos tous les mauvais coups qui se faisaient dans la classe; ce fut là une année scolaire qu’il n’aurait jamais voulu vivre et qui fut à oublier. Un peu timide, il se tenait à l’écart et ne discutait pas beaucoup; on avait tendance à le pointer du doigt lors de problèmes de discipline alors qu’il en était tout le contraire. Des souvenirs qui sont difficiles à oublier et à effacer.

Une autre année, son enseignante, une laïque, une dame Hamel qu’il a beaucoup appréciée; elle était sévère mais juste. Il a complété ses 6e et 7e années à l’école située temporairement au bas de la côte de l’église, dans la maison historique de Minaire Gélinas, maison maintenant disparue, et son professeur était monsieur René Paquin avec qui il n’a jamais eu de problèmes. Il se rappelle très bien des cours préparatoires pour la confirmation et la communion solennelle, ce que l’on appelait alors « marcher au catéchisme »; il avait nul autre que le curé Joseph Lacerte comme enseignant et c’est alors qu’il a pu réaliser ses meilleures notes scolaires surpassant les supposés étudiants premiers de classe. Il n’était pas très doué pour les études et c’est ainsi qu’elles se terminèrent suite à l’obtention de son Certificat de 7e année de l’Instruction publique du Québec.

 

Son adolescence

 

Pendant toute son enfance et son adolescence, il participa aux travaux de la ferme puisque son père avait obtenu Gabelle. Robert travailla aussi à la production de tabac autant à la Ferme Toutant, aujourd’hui la Ferme Van Dyke, qu’à la Ferme Cadieux, aujourd’hui la Ferme Maes; il y a participé à toutes les activités, de la plantation jusqu’à la récolte et enfin à la préparation pour l’envoi aux compagnies acheteuses.

Pendant trois printemps, il est allé à la drave. Il y débuta avec le renommé patron du temps, monsieur Antonio dit Catin Blais avec qui il aimait beaucoup travailler; il n’a eu que de bons mots pour monsieur Blais. Il était accompagné des Bouchard, Guimond, Blais, etc. Il se rappelle un incident très dangereux en descente de rapide lorsque le bateau de monsieur Blais avait chaviré en essayant d’éviter une embûche installée auparavant par les patrons pour faire dévier les « pitounes», tout le monde se un travail régulier au barrage Laretrouva à l’eau mais heureusement tous s’en tirèrent sains et saufs. Pour se rendre au premier camp de la drave, il se rappelle le trajet qui consistait à prendre le train de 18 heures à la gare de Shawinigan pour arriver le lendemain, très tôt, à un endroit où il devait transférer pour prendre un camion qui transportait les draveurs à un dernier lieu les obligeant à parcourir une autre heure à marcher, à travers les bois, avant d’arriver au campement.

En 1948, son père acheta une nouvelle maison située au village, rue du Couvent. Un de ses frères, Réal, prit la relève sur la ferme paternelle. Habitant toujours avec ses parents, Robert travailla occasionnellement tantôt à la centrale La Gabelle y nettoyant les turbines lors de l’entretien général, tantôt pour le Canadien Pacifique à l’entretien des rails du chemin de fer en saison estivale, tantôt au déblayage et à l’entretien de la voie ferrée en enlevant la neige pendant la saison hivernale, tantôt au moulin à scie de monsieur Adonaï Lemire situé dans le bas du village, maintenant devenu la Place du moulin.

 

À la maturité

 

Il a rencontré sa future épouse au restaurant chez Émilien Desaulniers, restaurant situé à la croisée du 4e Rang et du chemin Marcotte; c’était le lieu de rencontre des jeunes à cette période.

Les premières rencontres furent amicales mais un jour, obligé d’aller travailler à Montréal pour gagner sa vie, il décida de lui écrire une lettre lui demandant si elle acceptait de le fréquenter. Et elle accepta aussi de l’épouser lors de son retour l’année suivante, en 1950. Le couple s’installa au deuxième étage de la maison située coin St-Joseph et Principale, ce qu’on appelait alors la maison de Jos Laperrière, située face au presbytère, au haut de la côte de l’église. Ensuite, il travailla à la préparation des pylônes de transmission pour les lignes électriques d’Hydro- Québec entre Trois-Rivières et Berthierville.

En 1952, il alla travailler au Labrador en compagnie de messieurs Donat Ducharme, Paul Lampron et Paul Bouchard. Éloigné de son épouse, il revint au foyer familial alors que son premier enfant avait déjà vu le jour un mois auparavant. Puis la petite famille s’installa à Shawinigan, rue St-Georges, Robert s’étant déniché un travail, celui de casseur de pierres, travail manuel, à la masse, en compagnie de gens en provenance de Saint-Boniface. Puis, il travailla pour Arthur Riquier, grossiste en fruits et légumes de Shawinigan, pour une période d’environ deux ans alors qu’un de ses beaux-frères, Claude Gélinas marié à Denise Plante, lui demanda de déménager à Varennes pour un emploi meilleur.

C’est ainsi qu’en 1956, il accepta l’offre de travailler comme aide-briqueteur pour la compagnie Canadian Titanium, nouvelle compagnie qui venait de s’installer à Varennes. Comme il était un excellent travaillant, ne dérogeant pas des règles à suivre, offrant toujours son maximum de rendement on lui offrit un travail régulier à la fin de la construction de l’usine. La compagnie le forma et il devint opérateur pour la production d’acide. En 1972, il transféra au plan d’eau pour l’entretien au traitement des eaux usées. Robert, aimant ce métier, se perfectionna en étudiant pour obtenir ses diplômes de mécanicien de machines fixes et en 1974, il obtint ses qualifications afin d’opérer les bouilloires. Il apprécia beaucoup son nouveau métier qui le tenait à l’écart mais qui lui permettait de travailler dans un environnement sain, propre et surtout calme. À son arrivée à Varennes, il avait pris loyer jusqu’au moment où le couple décida de s’acheter une maison en 1986.

 

Retour au bercail

 

Pendant son séjour à Varennes, il revenait continuellement à Saint-Étienne-des-Grès, pour se divertir et pour rencontrer sa famille et ses amis. Les premiers déplacements familiaux ne furent pas trop faciles car n’ayant pas d’automobile, on devait se déplacer par train jusqu’à Sainte-Angèle-de-Laval, prendre la traverse en bateau jusqu’à Trois-Rivières et ensuite un taxi jusqu’à la maison de la famille qui l’accueillait. En 1960, ce fut l’achat d’une automobile; les déplacements furent ainsi facilités en prenant le traversier Sorel-Saint-Ignace-de-Loyola (Berthier) pour se rendre chez la famille par la route 138, alors nommée la route #2.

À chaque fin de semaine, on revenait pour participer aux activités sociales; on allait danser à tous les samedis soir, à différentes salles de danse. Aujourd’hui encore, il participe aux activités de l’Âge d’Or avec les jeux de pétanque, les divers jeux de cartes, etc.

Le 28 septembre 1989, dernière journée de travail, dernière journée comme résidant à Varennes puisque l’après-midi même, on avait réservé un camion; on déménagea et on retourna à la maison d’été, chez nous, à Saint-Étienne-des-Grès. Depuis déjà l’année 1972, Robert et Suzanne avaient pris bien soin de préparer leur retraite en achetant un chalet, rue Drolet. Ils durent y apporter beaucoup de réparations et correctifs afin de le rendre habitable à l’année et être en mesure de survivre confortablement à nos hivers rigoureux.

Aujourd’hui, à 88 ans, il possède toujours son auto et il la conservera aussi longtemps qu’elle lui sera permise; c’est là que réside sa liberté.

 

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