Lyne Gariepy, Le Journal des citoyens, Prévost, le 21 janvier 2016
Plusieurs citoyens de Prévost et des environs fréquentent la Maison d’entraide de Prévost. Que ce soit pour donner des objets dont ils n’ont plus l’utilité, mais qui sont encore en bon état, ou alors parce qu’ils se cherchent un costume d’Halloween, pour s’habiller à petit prix, ou bien pour aller cueillir leur boîte de fruits et légumes Bonne boîte bonne bouffe, c’est l’endroit tout désigné. Mais connaissez-vous vraiment cet organisme à but non lucratif (OBNL), ainsi que les services qu’il offre ?
« Au grand étonnement de plusieurs, nous sommes un OBNL fondé en 1976 et indépendant de la ville », nous confie la directrice de la maison, Carole Bédard.« La confusion vient probablement du fait que la Ville a acheté l’ensemble du terrain sur lequel se situe notre nouveau local, sur la rue Shaw, pour ensuite nous revendre la moitié où se trouvent la bâtisse, le stationnement et l’entrepôt. Ensuite, le tout fut reloti en deux, la Ville conservant le terrain derrière l’entrepôt, ainsi qu’un accès. Donc, les bâtiments et le stationnement nous appartiennent. »
C’est grâce à une dérogation du gouvernement leur permettant, en tant qu’OBNL, d’accumuler des fonds sur plusieurs années, que la maison a pu déménager, construire un entrepôt (pour les meubles et électroménagers) et rénover la bâtisse principale. Le résultat est un magasin propre et aéré, agréable à fréquenter, où se voisinent une friperie et un comptoir à l’étage supérieur, ainsi qu’une cuisine et des locaux au sous-sol.
L’argent pour son fonctionnement
Mais où l’organisme trouve-t-il l’argent pour son fonctionnement ? « À part une subvention du PSOC (programme de soutien aux organismes communautaires) de moins de 20 000 $, nous dépendons entièrement de la générosité des gens », me disent Carole et Michèle Desjardins, chargée de projet. » Que ce soit en tant que donateur d’objets, comme acheteur ou bénévole, c’est le support que nous recevons des citoyens qui nous permet de rester ouvert, et ainsi espérer offrir plus de services. Et nous tenons à rassurer les donateurs : tout ce qu’ils donnent en bon état dans les bennes bleues, va soit pour la revente, soit pour des familles à faible revenu. Et a ainsi droit à une seconde vie. » Car acheter usagé, c’est aussi faire un choix écologique.
Et comment fonctionne l’approvisionnement en magasin ? Dès le départ, les gros morceaux vont à l’entrepôt. Ensuite, des bénévoles trient les dons. Pour les vêtements et les souliers, les plus beaux sont acheminés vers la friperie. Ceux qui sont encore en bon état, mais un peu plus usés, se retrouvent du côté comptoir (magasin), avec la vaisselle, les livres et les jouets. Avec l’argent récolté par la vente de ces articles, la maison peut ensuite offrir des services, comme l’atelier de cuisine communautaire, qui embaume la maison d’entraide d’une odeur alléchante le mardi.
Les services offerts
Mais quels sont les services offerts par la Maison d’entraide ? Outre la friperie, le comptoir et l’entrepôt, il y a justement la cuisine collective. Elle permet à des gens qui ne cuisineraient peut-être pas à la maison, de mettre leurs efforts en commun, afin de se concocter des bons petits plats maison.
Il y a Bonne boîte bonne bouffe, qui permet l’achat d’une boîte de fruit et légumes de qualité (et en saison, de provenance locale), à un prix plus que concurrentiel. Ouvert à tous.
Bien sûr, la distribution d’aide alimentaire aux moins bien nantis, en collaboration avec moisson Laurentides, a lieu à la Maison d’entraide de Prévost. Un service de prise de sang est aussi disponible sur rendez-vous.
Des projets à venir
Mais il y a aussi des projets à venir, comme celui d’initiation à l’informatique, pour aider les gens à apprivoiser leur tablette, téléphone intelligent ou portable, ainsi qu’à naviguer de façon sécuritaire sur le web. Dès qu’il y aura suffisamment d’inscriptions.
Et bientôt, il y aura la Soupe amicale. Une soupe, concoctée à partir de légumes frais, provenant de Bonne boîte bonne bouffe, offerte gratuitement, pour tous, le jeudi, de midi à 14 heures. Du café (payant) sera aussi disponible. Ce genre de Café-soupe-rencontre sera l’occasion pour les gens de sociabiliser et d’échanger. Dès février.
Ces activités apportent du soutien aux gens. Elles permettent aussi de briser l’isolement. Soit par le biais du bénévolat, qui permet à des gens de donner de leur temps, mais aussi de se sentir utiles et de se faire un cercle d’amis. Soit en faisant découvrir les ressources aux utilisateurs, leur créant un réseau, qui parfois les aide à voir la lumière au bout du tunnel. Une communauté, dans le vrai sens de communautaire.