Élaine Ouellet, Contact, Témiscaming, le 20 janvier 2016
Guillaume Wagner présentait son deuxième spectacle solo à la salle Dottori samedi dernier. Un spectacle controversé dans lequel il incite son public à se regarder dans le miroir à travers différentes situations de la vie. L’humoriste, qui se plaît dans la controverse et la provocation, parle de la bêtise humaine avec une assurance hors du commun.
Le ton mordant et cinglant du spectacle s’est amorcé rapidement, dressant la table pour ses invités : «J’en ai rien à câlicer de vouloir changer le monde dans lequel on vit !», a-t il lancé d’entrée de jeu. Au cours de ce spectacle d’une durée d’une heure et demie, il aborde, entre autres, des sujets comme les relations amoureuses, le sexe, la politique, les vedettes, la maternité, l’austérité, l’éducation, les «douch bags», Luka Rocco Magnotta, etc. Il n’épargne personne. Il se moque des autres tout en faisant preuve d’auto-dérision avouant qu’il est l’humoriste négatif de la colonie artistique : «Je vois le négatif dans toutes les situations».
Une longue réflexion sur la façon d’être une bonne personne dans la société a provoqué les rires. «C’est compliqué être une bonne personne. On essaie d’être des bonnes personnes pour tout le monde mais pour être une bonne personne faut que tu sois végétarien ! Mais sont fatiguants les végétariens !» Son imitation de Yoah Garneau, gagnant de «La Voix» en 2014, était tordante bien qu’écorchante pour le chanteur. «Je pense que lorsque Yoan chante il pogne une tonalité que juste les matantes pognent.»
Wagner confie que son pire défaut est qu’il est asocial et qu’il n’avait pas beaucoup d’amis lorsqu’il fréquentait l’école. Il relate d’ailleurs une anecdote lorsqu’il était au secondaire, époque où il avoue qu’il était «looser» : «Nous avons monté une pièce de théâtre et je fus le seul de ma classe qui n’a pas décroché un rôle !»
Humoriste engagé, il aime bien les prises de conscience et nous les lancent au visage de façon surprenante : «On a réélu les libéraux en pleine Commission Charbonneau, a-t-il lancé. Ils nous fourrent dans le cul et après on leur dit : mets-la dans ma bouche que je la nettoie.» Bref, «Trop humain» est un spectacle bien rôdé, qui fait surtout réfléchir. Il ne provoque pas de grands fous rires ou d’applaudissements déchaînés mais fait tout de même passer une agréable soirée.