Résolutions!

Michele Courchesne, Le P’tit Journal de Malartic, Malartic, le 13 janvier 2016

En ce mois de janvier qui commence, en tournant la page de la dernière année qui avait débuté avec Charlie Hebdo et qui s’était terminée par le Bataclan, je ne me suis pas encore décidée à prendre de résolutions. Je ne suis pas prête. Je ne suis pas encore sortie de Noël et du Jour de l’An.

Il faut dire que pendant le Temps des Fêtes, où tous doivent se réjouir et festoyer, j’ai plutôt décidé de me transformer en « Patate de divan » et de faire honneur à tous les films de série B sur le thème de Noël qui ont hanté le petit écran. Rien de tel pour faire face au blues de 8 heures 42 minutes d’ensoleillement versus 15 heures 18 minutes de nuit, officiels en ce solstice d’hiver.

Quand le Soleil se couche à 16h13, mieux vaut ne pas prendre de chance et s’armer d’une bonne couverture douce, de coussins moelleux, d’une tisane réconfortante et espérer le retour des journées plus longues.

Les vacances de Noël ça me fait ça. J’avoue que je ne suis pas encore capable de le faire sans culpabilité. Heureusement, les mères existent qui peuvent nous dire : « Ben voyons, tu as le droit de prendre des vacances et de ne rien faire, tu travailles tellement fort! » Oui!! Rester en pyjama, manger des restants de dinde et ignorer les moutons qui roulent sous le divan en attendant l’aspirateur. Merci maman!

Expliquez-moi pourquoi, lorsque les vacances finissent, on voudrait encore plus de vacances? Mon état de larve molle n’était pas exempt d’une petite lueur de conscience et, du fond du rembourrage de ma carcasse, une petite étincelle a fini par jaillir, le samedi avant le retour du lundi :«Il faut que je passe l’aspirateur!».

Secouant ma léthargie passagère qui commençait à s’incruster, comme les moutons sous le divan, j’ai sorti mon ensemble de jogging (qui ne sert qu’à ça) et il n’y a pas un seul recoin de mon appartement qui n’ait été épargné par le vrombissement de mon vieil Électrolux. Ceux et celles qui ont déjà tenu un tel objet entre leurs mains savent à quel point sa capacité à tirer les vacancières ensevelies sous leurs édredons est inégalée! Mon appartement rétro aux meubles poussiéreux s’est presque transformé en photo de magazine de décoration, presque. Moi, je me sentais prête à passer à une autre vitesse, celle du travail, lundi matin, 9h00. Je ne suis pas triste d’y retourner.

C’était ça ou la mise en pot pour état avancé de pâte molle. J’aiété sauvée par mon aspirateur et, après une semaine de retour au boulot, je prends la résolution de ne plus jamais me sentir coupable de ne rien faire et de garder encore très longtemps mon vieil Électrolux modèle des années 60, après tout, lui et moi sommes de la même époque.

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