Jean-Claude Vézina, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton, 13 janvier 2015
C'est une femme grandement surprise de l'ambiance de la soirée country qui manifestait sa joie devant la réussite de cette rencontre festive. Pauline Beaudry, directrice générale de Virage Santé mentale, soulignait que toutes les activités du trentième, des soirées de magie, aux périodes de ressourcement, tout a très bien fonctionné en cette année spéciale.
Encadrée de ses deux coprésidents, Robert Roy, maire de East Angus et Richard Tanguay, maire de Weedon, Mme Beaudry les remerciait d'avoir répondu aux pressions de la fatigante pour reprendre son expression. Elle a pris quelques minutes pour retracer les grandes lignes de Virage Santé mentale, autrefois appelée Action amicale de Weedon. D'abord installée dans cette localité, Virage a déménagé ses pénates à East Angus en 2005 pour avoir une « fenêtre sur la communauté », mentionnait-elle. Cet exode s'est fait en collaboration avec le CLD. Aujourd'hui, l'organisme s'enorgueillit d'un plateau de travail où les personnes prises en charge confectionnent toutes sortes de bricolages. Utilisant cette occasion, Mme Beaudry a indiqué que le 17 septembre prochain, le tournoi annuel de golf au profit de l'entreprise caritative aura lieu. Particularité l'an prochain, elle annonce le tirage d'un sac de golf aux couleurs des Nordiques.
Pour leur part, messieurs Roy et Tanguay ont justifié, devant une foule attentive, les raisons qui les ont motivés à coprésider les activités de Virage. Tous deux ont été en contact avec des personnes de leur entourage aux prises avec des problèmes de santé mentale. Devant de telles situations, ils déploraient l'incapacité de plusieurs à s'arrêter. « Il a y du danger en surcroît de travail ; on n'est pas prêt à s'écouter ni à écouter quand on nous passe ce message », martelait vigoureusement M. Tanguay. Quant à M. Roy, il rappelle que dans des situations dépressives, il ne faut pas négliger les ressources disponibles. Dans les cas graves, « même si les gens lancent des signes de détresse, on n'est pas toujours capable de les décoder », déplorait-il. D'un commun accord, les deux maires ont souhaité que « Virage n'existe plus l'an prochain, pas pour des raisons financières, mais bien parce que la maladie mentale n'existerait plus. »
Prenant la parole à son tour, Chantal Tremblay, travailleuse sociale à l'emploi du CSSS du HSF, CIUSSS-CHUS, faisait part de son coup de cœur pour l'organisation de Mme Beaudry. Elle tenait à souligner leur belle collaboration. Suzanne Tanguay, présidente, s'est arrêtée sur les trente années de loyaux services qu'a rendus Virage. « Depuis 1985, Virage Santé mentale a toujours été à l'œuvre pour venir en aide aux personnes qui vivent avec une problématique en santé mentale », indiquait-elle. Elle a tenu à rendre hommage à France Dawson et Louisane Lemieux, fondatrices, et à tous les bâtisseurs pour les œuvres qu'ils ont accomplies « et qui fait qu'aujourd'hui Virage Santé mentale est un organisme communautaire respecté, bien vu et présent dans la communauté », qu'elle ajoutait.
« Il a fallu l'implication de plusieurs personnes, durant toutes ces années pour forger l'identité et la renommée de Virage Santé mentale », reconnaissait la présidente. Parmi ses priorités, elle vise à développer les habiletés des personnes concernées pour qu'elles gèrent mieux leur quotidien et favoriser le maintien de leur acquis pour vivre une meilleure qualité de vie. Elle souhaite, depuis les tous débuts, augmenter les connaissances sur le sujet pour atténuer les effets des tabous entourant cette maladie tout en changeant l'attitude des gens. Mme Beaudry n'est pas seule. Elle a tenu à remercier chaleureusement toute son équipe et à saluer le travail de celles et ceux, bénévoles et employés, qui depuis les débuts ont participé au mieux-être de ces personnes. « On a notre place dans la MRC », concluait-elle.