En hommage aux défricheurs du Haut-Pays

Françoise de Montigny-Pelletier, L’Écho d’en Haut, Saint-Pamphile, le 16 décembre 2015

C'est au Centre sportif Le Jasmin, à Tourville, que nous étions conviés le jeudi 26 novembre à une conférence donnée par Mme Louise Bourgeois et M. Stéphane Pinel, conjointement créateurs du projet du Chemin de Saint-Rémi.

Pourquoi Tourville? Parce que la municipalité offre déjà des installations d'accueil pour les visiteurs et qu'elle se situe sur le parcours planifié; elle constitue donc un point de repère. Parce qu'aussi Mme Bourgeois a senti des vibrations positives en s'approchant de la localité, en admirant les paysages, et que Le Jasmin lui paraît être un lieu très attrayant pour s'y rencontrer et partager.

Parmi l'auditoire, des personnes étaient venues d'aussi loin que Lévis et Québec pour s'informer sur les objectifs et le fonctionnement du projet. Parce que le but premier des concepteurs du Chemin de Saint-Rémi est bien d'attirer les gens de l'extérieur de la région et du pays vers les Hautes Terres des Appalaches, en proposant d'y cheminer au rythme de la "marche longue". Ce type de marche représente à la fois une forme de ressourcement individuel et un hommage rendu aux fondateurs des paroisses traversées par le parcours, car ceux-ci ont marché aussi, beaucoup et longtemps, derrière leurs bœufs ou leurs chevaux de trait, pour établir leurs familles dans nos montagnes.

Mme Bourgeois a fait le récit de son propre parcours de vie parsemé de coïncidences et de convergences d'évènements. qui l'ont amenée d'abord sur le chemin de Compostelle, en France. Marquée à tout jamais par l'expérience de ce partage avec les pèlerins rencontrés sur cette route et de découverte d'elle-même et de sa capacité d'adaptation à l'effort physique exigé, particulièrement en terrain accidenté, elle comptait prendre racine dans cette région en y installant un gîte du marcheur. C'est après sa rencontre avec M. Pinel, que son projet s'est relocalisé… Son compagnon, sportif polyvalent bien que ne pratiquantpas la marche de longue durée, est surtout passionné de développement humain. Il lui a suggéré de créer plutôt un chemin pour les marcheurs de longues distances au Québec avec une identité propre, différente des autres circuits dans le monde, sans connotation confessionnelle et visant la revitalisation des cœurs de village. De là leur est venu le slogan "En hommage à nos défricheurs".

La philosophie mise de l'avant par le couple se résume ainsi : s'assurer d'une empreinte écologique minimale, préserver l'héritage collectif par le développement durable, viser le bien commun par les forces collectives, mettre en valeur le territoire, exprimer une spiritualité à caractère universel et pratiquer l'éloge à la lenteur. Les valeurs défendues sont l'authenticité, le respect, la simplicité et le partage. Mme Bourgeois était à la recherche d'un village avec des valeurs significatives comme lieu de départ du tracé envisagé. Elle a fait la découverte de Saint-Adrien-deHam grâce à son cousin qui y demeurait. Hasard ou signe révélateur? La devise de ce village est "Marchons ensemble!" et un de ses rangs porte le nom de Chemin Saint -Rémi. Or, Rémi était le prénom du père de Mme Bourgeois. De plus, à l'entrée du village, une sculpture personnifiant un bûcheron au travail accueille les visiteurs et le père de Mme Bourgeois était bûcheron… C'est donc à partir de ce village que le Chemin de Saint-Rémi s'est constitué pour se terminer à Sainte-Florence, dans la Matapédia. Les personnes ne pouvant gravir toutes les étapes du début à la fin pourront s'inscrire pour marcher sur une partie du parcours entre ce que le couple nomme des "portes", au nombre de 9, qui sont des entrées et sorties d'étape. Une d'entre elles permettra de traverser notre MRC en passant par Saint-Marcel, Sainte-Félicité, Sainte-Perpétue, Tourville et Saint-Damase avant de rejoindre le Kamouraska.

 

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