Sylvain Delisle, Autour de l’île, Île d’Orléans, décembre 2015
Le 10 décembre dernier, Robert Poëti, ministre des Transports, annonçait la décision du Conseil des ministres de doter l’île d’Orléans d’un nouveau pont à haubans d’ici 2024. Le ministre était accompagné pour cette annonce de Caroline Simard, députée de Charlevoix-Côte-de-Beaupré et adjointe parlementaire du premier ministre, et de Raymond Bernier, député de Montmorency et président de la Commission des finances publiques.
Une étape importante Malgré l’échéancier de neuf ans, qui peut paraître lointain, M. Poëti n’hésita pas d’entrée de jeu à dire que c’est peu de temps : «En effet, la préparation de ce projet nécessitera que l’on prenne en considération plusieurs composantes, notamment des conditions géotechniques, le paysage reconnu comme tout à fait exceptionnel, le milieu biophysique sensible […], la proximité de sites protégés […], la présence d’une voie navigable dans le chenal nord du fleuve Saint-Laurent, l’accès aux résidences, commerces et infrastructures touristiques.»
L’annonce du ministre vint préciser un certain nombre d’éléments quant au futur lien. Bien que l’emplacement exact demeure à déterminer lors de la planification du projet, le ministère des Transports a fait savoir qu’il préconise un raccordement à la côte du Pont (route 368), à l’ouest du pont actuel, de manière à diminuer les interventions sur le réseau routier existant et sur l’environnement, mais également afin de conserver l’entrée de l’île au même endroit. De plus, le ministre a confirmé que le nouveau pont comptera deux voies de circulation avec accotement et une piste multifonctionnelle pour les piétons et les cyclistes. Mentionnons que plusieurs de ces éléments sont en accord avec les demandes transmises au bureau des grands projets et de la Direction régionale de la Capitale-Nationale par la MRC de L’Île-d’Orléans, en 2014.
À quel coût? Si plusieurs chiffres furent avancés au fil des ans, un flou volontaire fut laissé tout au long de la dernière conférence de presse. Le ministre se contenta de dire qu’il s’agissait d’un projet de plus de 100 millions $. Il mentionna qu’une estimation aussi vague était de mise afin de ne pas faciliter la collusion entre de futurs soumissionnaires.
Fin de certaines spéculations Par son annonce, le ministre mit un terme à certaines rumeurs et incertitudes. En réponse à des journalistes, il fut même catégorique ; il n’y aura pas de tunnel qui reliera l’île d’Orléans à la rive sud. Il répéta à quelques reprises que le projet d’un troisième lien entre Québec et Lévis et le projet présenté étaient deux dossiers totalement distincts. Quant au pont actuel, il sera entretenu jusqu’à son remplacement et devrait ensuite être démoli. «Le pont actuel approche de sa fin de vie utile […] des travaux d’entretien et de réfection se poursuivront ponctuellement pour maintenir la fonctionnalité de la structure existante d’ici son remplacement, de même que pour assurer un lien sécuritaire entre les deux rives. […] comprenez bien que si on construit un nouveau pont ce n’est pas pour en garder un qui est en fin de vie», déclarait M. Poëti. Dire que l’annonce du ministre était attendue serait presque un euphémisme. Plusieurs éléments se préciseront avec chaque avancement dans le projet. L’engagement du Conseil des ministres a cependant un caractère beaucoup plus formel et se veut le début du processus qui mènera enfin à la construction du nouveau pont.