Promouvoir l’échange d’expériences et l’inclusion sociale dans Ahuntsic-Cartierville

Rabéa Kabbaj,
Journaldesvoisins.com,
Montréal, décembre 2015

C’est sous la forme d’une correspondance qu’a pris place le projet intergénérationnel auquel ont participé 23 étudiants de deuxième secondaire de l’école Sophie-Barat et 23 résidants des Jardins Millen. Entre le début novembre 2014 et la fin février 2015, 23 binômes jeune/aîné ainsi jumelés ont entretenu un échange épistolaire à l’aveugle.

« Une collègue de travail m’avait parlé d’un projet semblable qu’elle avait fait dans son quartier. J’avais trouvé l’idée intéressante, car les Jardins Millen sont à côté de l’école Sophie-Barat et que souvent, à l’heure du dîner, je sentais qu’il y avait des aînés qui avaient peur des jeunes, et des jeunes qui peut-être méprisaient les aînés », a expliqué Lucie Gascon, agente sociocommunautaire du PDQ 27, à l’initiative du projet.

 

Correspondance jeunes/aînés

 

Durant cette période, Mme Gascon a joué le rôle de facteur, allant chaque semaine porter les 23 cahiers d’un établissement à l’autre.

Au terme de cette correspondance, où jeunes et aînés ont échangé librement et de façon anonyme sur leurs quotidiens et leurs expériences, un dîner rencontre a été organisé le 26 février dernier au cours duquel les participants ont enfin pu mettre un visage sur les écrits de leurs interlocuteurs.

Assurant que cet échange a été « très porteur et apprécié par tout le monde », Rosalie Lebel, responsable des loisirs aux Jardins Millen, constate que les projets intergénérationnels sont toujours fort bien accueillis par les résidants avec lesquels elle travaille. « Les relations avec les plus jeunes sont très importantes pour les aînés. On voit que c’est une richesse qu’ils souhaitent aller chercher », a souligné Mme Lebel, en notant que l’initiative a permis d’apaiser les quelques tensions de voisinage qu’il pouvait y avoir.

 

Briser l’isolement social

 

Comme l’explique Caroline Chantrel d’Intergénérations Québec, un organisme dont le but est d’accompagner les projets intergénérationnels à travers la province, les projets de cette nature ne datent pas d’hier sur le territoire. Pour exemple, Mme Chantrel cite le projet de la garderie en milieu familial Couettes et Binettes, où des aînés vont chaque semaine raconter des histoires aux tout-petits et ce, depuis plusieurs années déjà. Le brunch intergénérationnel organisé l’an passé par la Maison de la Visite, du Sault-au Récollet, où « familles et aînés ont été invités à cuisiner ensemble et à partager leur repas », constitue une autre initiative notable, a remarqué Mme Chantrel, pour qui ces projets intergénérationnels permettent à la fois « de lutter contre l’exclusion sociale, de décloisonner les générations, de rapprocher les gens au sein d’un quartier, et de favoriser la solidarité et le mieuxêtre collectifs ».

 

L’amitié n’a pas d’âge…

 

Située dans le secteur Saint-Simon, la Maison du monde met également sur pied fréquemment des projets intergénérationnels. « Par exemple, nous recevons des bénévoles d’Intergénérations Québec. Ce sont des aînés qui viennent ici pour participer ou animer des ateliers. Cela peut être de l’échange d’expérience autour d’une thématique. On a déjà eu aussi des projets culinaires, des ateliers entre aînés et adultes avec leurs enfants, etc. », a indiqué Mariam Lagaad, coordonnatrice de la Maison du monde. Au cours de l’année, nombreux et divers sont les projets de ce type qu’abrite cet organisme et qui favorisent les échanges entre aînés, enfants et adultes.

À noter que Intergénérations Québec organise chaque année, en mai, la semaine « L’amitié n’a pas d’âge » qui a pour but de récompenser les initiatives intergénérationnelles qui se sont démarquées à travers le Québec. Un concours est ainsi ouvert à tous les projets.

 

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