Hymne à la liberté

Gilbert Bournival, Le Stéphanois, Saint-Étienne-des-Grès, décembre 2015

Des citoyens s’offusquent parfois des écrits du journal. Les uns veulent plus de censure, d’autres veulent éliminer les questions politiques, d’autres encore ne désirent que du positif. Une presse libre reflète la qualité d’une communauté avec ses ombres et ses lumières, parfois plus au soleil du midi, d’autres fois dans l’orage. C’est une condition nécessaire à l’exercice de la démocratie : la libre expression des idées et la confrontation des opinions. La liberté de presse est inscrite dans la charte des droits et libertés de la constitution canadienne.

Il y est stipulé que chacun a la « liberté de pensée, de croyance, d’opinion, d’expression, y compris la liberté de presse et des autres moyens de communication. » La Fédération professionnelle des journalistes du Québec a créé le Comite québécois pour la liberté de presse. L’Association des médias écrits communautaires du Québec, de laquelle Le Stéphanois est membre, a un fonds de défense juridique pour protéger les journaux d’attaque contre la liberté de presse. Des journaux communautaires d’autres municipalités ont déjà eu recours à ce fonds. Le Conseil de Presse du Québec protège la liberté de presse et assure au public son droit à l’information. La liberté de presse, liberté d’opinions et d’expression,   joue un rôle d’information au service de la vitalité des affaires publiques et des organismes sociaux, culturels, sportifs et religieux. Elle joue aussi un rôle de chien de garde à l’égard des pouvoirs et des institutions. Rien de public ne peut être tenu secret.

Les commandites en sont un bon exemple. Une communauté riche d’un journal mensuel écrit, ouvert à tous, peut se réjouir et remercier ceux qui le maintiennent en vie : d’abord, les fournisseurs de fonds : municipalité, paroisses, école, organismes, quelques citoyens, pour la moitié des fonds; les annonceurs pour l’autre moitié. Ensuite les bénévoles, ceux qui écrivent et ceux qui l’administrent, le mettent en page et le distribuent. Jusqu’où va cette liberté? Quelles en sont les limites? La contrepartie de la liberté de presse, c’est la responsabilité. Le journaliste a la responsabilité de fournir au lecteur des informations justes, de respecter le droit de la personne à sa vie privée et à sa réputation. Pour ce faire, le journaliste doit être indépendant, se tenir à distance des pouvoirs et des groupes de pression, être équitable envers tous les citoyens considérés égaux, être impartial en exposant divers aspects d’une question, être critique en questionnant ce qui se fait et se dit, tout en respectant le public et les faits.

La rédaction, en tant que  responsable des écrits d’un journal, n’a pas à exercer de censure sur les opinions, les sujets, les types d’informations; chaque  signataire d’une lettre ou d’un article est responsable de ce qu’il présente au lecteur. Le journal prend la couleur de ce qui intéresse les citoyens à un moment donné, selon ce qui se passe et ce qui se discute dans le milieu. Ce qui est écrit en pleine lumière pourra recevoir la contrepartie par le même moyen. Des visions différentes de la même réalité amènent souvent une meilleure connaissance. Nous sommes au service de l’expression libre des citoyens par l’écriture. La rédaction doit cependant  assurer ses lecteurs de la protection de leurs vies privées et de leur réputation personnelle. Tout jugement, toute accusation ou attaque, tout dénigrement à l’endroit d’une personne ou d’un groupe de personnes doit être éliminé quand il s’en présente dans un texte soumis au journal. Nicole Verville exerce cette fonction avec doigté et minutie. Je la seconde. L’éditorial représente l’opinion du signataire, parfois endossée par le conseil d’administration du journal. Comme citoyen, je suis en questionnement de la vie des stéphanois. Par des recherches, de la réflexion, des échanges avec des concitoyens, je tente d’apporter un éclairage sur ce qui bouge dans le milieu. Non détenteur de la vérité, j’affirme cependant mes convictions et les conclusions auxquelles m’amènent mes recherches et mon expérience et je suis content de les partager avec vous. Puissent-elles confirmer ou faire avancer votre propre opinion et vous rendre des personnes plus libres devant tous les pouvoirs!

 

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