Jacqueline Guay a toujours la bougeotte

Sylvie Gourde, Le Tour des Ponts, Saint-Anselme, novembre 2015

À maintes reprises, Jacqueline Guay de Saint-Anselme a échangé contre du travail des séjours à l’étranger. Avec le père Roger Fortin et sa fondation C.A.S.I.R.A., le Centre Amitié de Solidarité internationale de la région de l’Amiante, elle a participé à des voyages humanitaires de groupe qui l’ont conduite au Pérou, au Guatemala et en Bolivie.

Cette fois-ci, une consœur de voyage C.A.S.I.R.A. la met en lien avec l’organisme Service- Amitié qui a pour mission d’aider les sœurs Clarisses dans leurs tâches quotidiennes. C’est ainsi que du 27 avril  au 5 juin 2015, Jacqueline Guay a vécu en France, à Nîmes plus précisément, au monastère cloîtré des Clarisses.  En échange de 35 heures de travail hebdomadaires, les religieuses lui ont offert le gîte et le couvert.

Les Clarisses ont derrière elles une longue histoire. Leur parcours canadien débute au diocèse de Valleyfield vers 1890, mais la fondation même remonte au XIIIe siècle dans le sillage de Claire et François d’Assise. Les crises successives de la fin du Moyen-Âge, la grande peste de 1348, la Guerre de 100 ans, entre autres, forcera la communauté à gagner notre continent. De Québec, elle rayonnera jusqu’au Japon et en Haïti.  Les Clarisses constituent aujourd’hui la plus nombreuse  communauté cloîtrée au monde.

Une quinzaine de monastères Sainte-Claire s’étale ici et là en France. Parce que les religieuses vivent exclusivement de dons, l’hôtellerie leur permet d’accueillir des touristes en échange de services.

Pour bénéficier de ce privilège, Jacqueline s’est d’abord inscrite via Internet au ServiceAmitié qui a pignon sur rue à Montréal. Les adeptes suivent par la suite une journée de formation afin de connaître les conditions de séjour. Les personnes sélectionnées voyageront par groupe de 2 ou 4 personnes. Jacqueline fera route avecChaque personne assume ses frais de voyage et doit échanger du travail contre le gîte et le couvert. Les tâches varient en fonction des besoins et des talents offerts. Ainsi, certains verront  au ménage des chambres des visiteurs, à la cuisine, à l’entretien du jardin, etc. Quelques personnes enseignent le français à des novices venues d’Alger, lieu d’origine de la congrégation réfugiée à Nîmes. Jacqueline se consacrera à la réparation et à l’entretien des robes des religieuses.

Jacqueline apprécie d’emblée son expérience de réclusion. Au monastère, il n’y a ni radio, ni télévision, ni téléphone, ni Internet. Elle communiquera avec les siens, lors de ses sorties dans des cafés internet. L’horaire laisse place à des journées de congé. Deux après-midi par semaine et tous les week-ends, Jacqueline et sa compagne arpenteront les villes et villages avoisinants, découvrant avec ravissement la Provence. Nîmes, AiguesMortes, Avignon, Montpellier, Marseille… révèlent leurs charmes.

 

 

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