Trop dépendants?

Catherine Bouffard, Le Reflet du canton de Lingwick, Lingwick, novembre 2015

Le jeudi 1er octobre dernier, une panne majeure dans AccèsD du Mouvement Desjardins. On nous assure que ce n'est ni une attaque informatique, ni un virus. Ouf! Cette panne est due à beaucoup de transactions parce que c'est le premier du mois et un jour de paie en plus. Ce qui a surchargé le réseau. Dans les commerces, les appareils pour le paiement direct par débit ont aussi été en panne. Résultat: des dépôts non effectués ou des transactions facturées en double. Pas tellement pratique quand le coussin est mince!

Ça m'amène à réfléchir sur notre mode de vie actuel. Avant, on allait au comptoir, en face d'une vraie personne qui s'occupait de faire les dépôts, les retraits, les paiements de factures. Même s'il y avait un ordinateur qui était en panne, les choses pouvaient être faites à la main. Aujourd'hui, c'est quasi impossible.

Je pense à ceux qui reçoivent leur paie par dépôt bancaire, font tous leurs achats par carte de débit ou de crédit, font tous les paiements de factures via le guichet automatique, l'ordinateur personnel ou même par leur téléphone intelligent. Ils ne touchent pratiquement pas à de l'argent papier.

On étudie la dépendance des gens à leur cellulaire, aux réseaux sociaux, mais peu ou pas de ceux qui dépendent des machines pour gérer leur argent. S'il existe une étude de ce genre, j'aimerais bien connaître les résultats par tranche d'âge. Il y a certainement une bonne proportion des gens de ma génération et de celles plus âgées qui se sont adaptés et qui utilisent les guichets automatiques et les ordinateurs personnels pour les transactions bancaires. Pour les plus jeunes, on peut dire qu'ils sont nés avec.

Ce n'est pas une obligation, mais une grande majorité d'employeurs exigent le dépôt bancaire pour payer leurs employés. Le gouvernement du Québec suggère fortement d'utiliser le dépôt direct pour le remboursement des impôts ou les chèques de pension. C'est correct, il y a moins de risques pour la perte ou le vol. Les compagnies qui fournissent les services de téléphonie ou d'électricité nous offrent de prendre les paiements directement dans notre compte. Et je pourrais en nommer bien d'autres. Nous devenons dépendants malgré nous.

Cette dépendance nous porte aussi à avoir moins de contact humain. Je ne veux pas dire qu'il faut retourner en arrière, loin de là. La technologie est là pour rester. Donc, pour compenser, a-t-on une ou des activités où l'on sociabilise? En tout cas, ici à Lingwick, s'il y a beaucoup de dépendants aux transactions électroniques, il y a aussi beaucoup de sociabilité. Il suffit de voir la quantité d'activités qui se passent dans une année pour comprendre qu'on compense fortement notre dépendance.
 

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