L’œuvre publique de Victor Varacalli remporte les honneurs

Anne-Marie Luca, Journal Mobiles, Saint-Hyacinthe, novembre 2015

La foule multicolore du peintre maskoutain, Victor Varacalli, a remporté en août le premier prix d’une valeur de 400 $ au concours « À nous la marquise! », organisé par la Société de développement commercial de La Plaza Saint-Hubert. Seize artistes à travers le Québec se sont rendus à Montréal pour embellir, en trois jours, les poteaux de neuf pieds de la Plaza. Entrevue avec l’artiste autodidacte.

 

Le concept de foule revient souvent dans tes oeuvres. Pourquoi l’avoir choisi pour la rue Saint-Hubert?

Mes foules rentraient bien dans le multiculturalisme et la diversité ethnique que l’on retrouve sur cette rue. Elles représentent tous les âges, sexes, religions… Quand quelqu’un voit ma foule, la personne se situe, ou pas, à l’intérieur. J’aime voir cette interaction, voir comment les gens interprètent mes oeuvres, comment ils se situent dans mes oeuvres. Ma foule ajoute aussi de la couleur et rend la rue joyeuse.

 

L’art devrait-il toujours être public?

Oui. C’est un éveil, un moyen de s’exprimer. Que l’art serve à rendre plus beau ou qu’il incite à avoir une réflexion, lorsqu’il est public, tout le monde peut le voir en tout temps. J’ai passé une bonne partie de ma carrière en galeries. Bien qu’elles soient aussi publiques et accessibles, pas tout le monde n’est à l’aise d’y entrer. Alors que lorsque c’est dans la rue, c’est devant les gens, et l’art provoquera ce qu’il provoquera.

 

Que souhaites-tu exprimer à travers tes oeuvres?

C’est la perception de la personne qui est importante. Ce que mes oeuvres provoquent chez elle. Je sais ce qu’elles représentent pour moi. Ce que je veux savoir, c’est ce qu’elles évoquent chez les autres qui les regardent. Je ne souhaite pas provoquer d’émotions spécifiques, mais savoir ce que les gens ressentent. Par exemple, le rouge peut évoquer le sang et laguerre chez quelqu’un, mais l’amour chez un autre. Au fond, mon message n’est pas important. Ce qui l’est, c’est le message de la personne qui le regarde. « Beauty is in the eye of the beholder » (la beauté est dans le regard du spectateur).

 

Les internautes de Facebook ont voté pour ta foule. Que penses-tu de cette technique de vote?

J’en suis très content parce que je travaille très fort, depuis des années, pour agrandir mes réseaux sociaux. Ce n’est pas juste d’avoir 5 000 amis, mais d’être capable de les faire bouger et d’interagir avec eux.

 

Le poteau pour le concours était imposé, mais en général, as-tu une préférence quantau choix de matériels?

Je préfère les grosses toiles. Je peux y dégager une énergie par ma gestuelle, mes coups de pinceau et comment je m’exprime. Pour les couleurs, elles dépendent de ce que j’ai sous la main. Je recycle beaucoup. Je peux produire une dizaine d’oeuvres avec les mêmes couleurs que j’ai au moment même.

 

Sur quels autres projets travailles-tu en ce moment?

Sky Rapers. Une série de toiles représentant des édifices peints avec de la peinture toxique, comme à l’huile ou à métal. Je veux représenter un peu l’esprit de ce qui arrive dans notre société au niveau de l’environnement. Le ciel et la terre sont, quant à eux, à base d’eau, ce qui est mieux pour l’environnement.

 

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