Souvenons-nous

Marry Holmes, L’Écho de Cantley, Cantley, novembre 2015

 

Pourquoi commémorons-nous le 11 novembre?

 

Le jour du Souvenir marque l’anniversaire de la fin officielle des hostilités de la Première Guerre mondiale, le 11 novembre 1918. Ce jour-là, à 11 h, les Canadiens se recueillent en silence en souvenir des personnes tombées au champ d’honneur. Les cérémonies canadiennes officielles ont lieu au Monument commémoratif de guerre du Canada, à Ottawa. Il y a également des cérémonies locales à Chelsea (à 10 h 45 près de la tombe du soldat Richard Rowland Thompson, au cimetière des pionniers et cénotaphe de Chelsea, situé sur la route 105, à Chelsea (M. Thompson est le seul Canadien à avoir reçu la prestigieuse « écharpe de la Reine » pour son héroïsme lors de la guerre des Boers), et à Wakefield (à 11 h au cénotaphe de Wakefield, suivie d’une réception à la Légion de Wakefield).

En plus de nous donner l’occasion de nous remémorer les héros morts à la guerre, cette journée nous permet de réfléchir au soutien que nous offrons, en tant que citoyens, communauté et nation, à ces soldats qui reviennent de la guerre blessés, autant de corps que d’esprit et, de façon plus générale, de penser aux gestes que nous posons pour assurer la paix dans le monde. Cantley a envoyé sa part de jeunes hommes ainsi que deux jeunes femmes à la guerre, comme nous vous l’avons raconté dans d’autres numéros de L’Écho de Cantley.

Heureusement, la plupart d’entre eux sont rentrés au bercail afin de poursuivre leur vie. Plusieurs jeunes hommes de Cantley ou ayant des liens avec la municipalité ont toutefois péri à l’étranger: William H. Smillie (1915, Dardanelles), Allan Farmer (1917, Passchendaele, à l’âge de 21 ans), Cletus Holmes (1943, Allemagne, à l’âge de 21 ans), Eldon Storey (1944, France, à l’âge de 22 ans), Donald D. Connor (1944, Pays-Bas, à l’âge de 21 ans) et Lawrence McGarry (1945, Pays-Bas, à l’âge de 25 ans).

Arborons le coquelicot rouge dans les jours précédant le jour du Souvenir afin de rendre hommage à leurs sacrifices et à ceux de leur famille. Les détails de la mort héroïque de l’un de ces jeunes hommes, Donald Daubney Connor, fi ls de William Connor et d’Effie Daubney, sont rassemblés dans l’ouvrage Faces of War, A Collection by Dave Brown, publié par la maison General Store Publishing House : « Le soir du 1er novembre 1944, le lieutenant d’aviation Connor, fils unique de William Connor, de Connor Washer Co. des plaines LeBreton, était aux commandes d’un bombardier Lancaster flambant neuf, de retour d’un raid en Allemagne.

L’appareil était muni d’un radar des plus modernes. Son opérateur, Gordon Leppington, crut voir quelque chose de suspect bouger à l’arrière, mais l’artilleur lui assura qu’il n’y avait rien. Un cri se fi t ensuite entendre : « Ce salaud nous tire dessus! ». C’était un chasseur de nuit allemand. Une pluie de balles lourdes arracha le plancher de l’appareil et mit le feu à deux moteurs. […]

À l’interphone, le chef de bord ordonna à tous de rester calmes. Cela était déjà arrivé et ils avaient réussi à toucher terre avec deux moteurs seulement. Il donna l’ordre à l’ingénieur Ray Joiner de couper l’alimentation en carburant des moteurs qui avaient pris feu. Il donna ensuite un ordre inattendu : « C’est une urgence! Sautez! Sautez! » […] Il fit tout ce qu’il put pour garder la maîtrise de l’appareil jusqu’à ce que son équipage en sorte. Au sol, des résidants de Linne virent l’avion en feu piquer du nez vers leur village. Au dernier moment, l’avion se redressa au-dessus de leurs têtes et alla s’écraser à quelques mètres des habitations. Malgré les circonstances de l’époque, les résidants comprirent que le pilote avait sacrifié sa vie pour sauver la leur et demandèrent aux occupants allemands l’autorisation de l’inhumer. » Donald avait 21 ans.

« Quand viendront l'heure du crépuscule et celle de l'aurore, nous nous souviendrons d'eux » (Traduction d’un passage du poème For the Fallen, de Laurence Binyon, datant de 1914).
 

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