Paul à Québec, Rabagliati à Ahuntsic

Elisabeth Forget-Le François,
Journaldesvoisins.com,
Montréal, novembre 2015

Le film Paul à Québec, une adaptation de l’œuvre du bédéiste ahuntsicois Michel Rabagliati, est projeté en salles un peu partout au Québec, depuis quelques semaines.

L’accueil réservé au long métrage lors de la première en septembre a été des plus chaleureux, ce qui laissait présager une sortie en salle prometteuse. « Le film est tellement humain, fait avec tendresse, bonne volonté et honnêteté… Il faudrait être rabat-joie pour dire que c’est pourri », lance avec une pointe d’humour l’homme de 53 ans.

Derrière cette réplique, on sent l’assurance de M. Rabagliati, qui a coscénarisé la production avec le réalisateur François Bouvier. « C’est rare qu’un auteur soit aussi satisfait que moi, confie-t-il. Je ne suis pas vendeur, mais là, je n’ai pas honte de dire au monde : "allez le voir, vous allez aimer ça!" »

Sorti de son cadre de travail, le bédéiste a troqué lors de la grande première ses planches à dessin et ses crayons pour un univers plus étincelant. Amis, artistes et chroniqueurs répondaient présents sur le tapis rouge déroulé pour l’événement. « J’essaye de respirer par le nez! Ça fesse fort », confie M. Rabagliati après quelques jours de recul. Il admet être impressionné par la « grosse machine promotionnelle » qui a été mise en branle.

 

Rassembleur

 

Tout comme les bandes dessinées, le film se veut réaliste et rassembleur. L’histoire « banale » d’une famille québécoise accompagnant un proche dans la maladie jusqu’à son dernier repos trouve sa force dans la manière dont elle est racontée. Le long métrage, indique Rabagliati, est découpé comme un album. « Souvent, il y a des pages drôles, on tourne la page, ça devient plus dramatique, on tourne encore deux pages, il y a une anecdote… Ça va un peu dans tous les sens, comme la vie finalement… »

 

Bref passage à Ahuntsic

 

Inspiré de la vie de Michel Rabagliati, qui réside depuis plus de 10 ans dans l’arrondissement, le roman graphique Paul à Québec illustre quelques lieux du paysage ahuntsicois tels que le commerce Aux Fruits Fleury, le cégep Ahuntsic ou encore l’ancienne animalerie Jogi.

Ce souci du fait géographique, marqué chez l’auteur, est toutefois absent du film, qui mise plutôt sur les rapports humains et les plans rapprochés. Certains reconnaîtront peut-être toutefois une résidence du coin. « Quand les protagonistes Paul et Lucie se cherchent une maison, ils vont dans une petite demeure (…) L’extérieur de la maison est à Ahuntsic sur la rue Saint-Firmin et l’intérieur, à Rosemont… C’est ça le cinéma », explique M. Rabagliati.

 

Paul dans le Nord

 

Une fois la frénésie entourant la promotion du film retombée, le bédéiste pourra se concentrer sur la sortie du huitième tome de Paul, le 14 octobre prochain. Comme le dévoile l’auteur, il y a fort à parier qu’il s’agira de la dernière histoire remontant dans la jeunesse du personnage. « J’ai balayé dans tous les coins. Il y a des albums dans lesquels il a 10 ans, 14 ans, 18 ans et dans celui-ci, il a 16 ans (…) Paul est bougonneux, boutonneux, tanné de ses parents… C’est vraiment l’adolescence crasse dans ce qu’elle a de plus désagréable », s’amuse à décrire le père du personnage.

L’action de Paul dans le Nord se déroule avec, en trame de fond, les Jeux olympiques de 1976 et la construction du Stade, le tout baigné de musique avec les paroles des chansons de Peter Frampton et de Beau Dommage.

 

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