Dyane Raymond, Le Cantonnier, Disraeli, octobre 2015
Autant le dire d’emblée, je suis une fan d’André Jacques ; romancier originaire de Beaulac-Garthby et qui fut aussi longtemps enseignant au cégep de Thetford. Je l’ai connu lors d’une conférence orchestrée par le regroupement « Auteurs en Appalaches », il y a quelques années, et après avoir lu ses quatre premiers romans, inutile de dire que j’attendais celui-ci en me réjouissant d’avance. C’est là une des beautés de l’écriture et partant de la lecture, c’est qu’elles permettent, entre autres, des rapprochements et des intimités avec des auteurs et des personnages que nous n’avons la plupart du temps jamais rencontrés, mais qui n’en demeurent pas moins des êtres marquants ou éclairants ou simplement distrayants, ce qui est déjà pas mal.
Quoi qu’il en soit, « La Bataille de Pavie », comme ses quatre précédents romans, ne m’a pas déçue, bien au contraire. On y retrouve les mêmes personnages typés et attachants, des lieux connus et d’autres moins, des références solides à l’art, à l’Italie, au milieu interlope avec un souci du détail qui caractérise toute l’œuvre d’André Jacques, à travers laquelle on peut soupçonner un homme à la fois rigoureux et bon vivant. Quant à l’écriture, je l’ai dit, l’homme est rigoureux, ce qui signifie pour moi que non seulement il maîtrise avec un talent indéniable son art, mais qu’il y porte toute l’attention et le soin que la rédaction d’un roman exige. Mais, qu’on ne se méprenne pas je n’ai pas la prétention de « jouer » à la critique, car même si j’aime ce livre, je sais aussi tout le travail et toutes les difficultés que représente l’écriture d’un roman, alors je ne veux rien faire de plus que lui lever mon chapeau, ou mieux encore mon verre de Glenmorangie…« on the rocks ». Et inviter les amateurs de polars qui ne le connaissent pas encore à découvrir un auteur de chez nous, mais avant tout, un bon, voire un grand écrivain.