Chicane dans la cabane?

Jocelyne Gallant, Tam Tam, Matapédia et les Plateaux, octobre 2015

Chez moi, c’est devenu une manie : dès que je reçois mon publi sac, je fais le tri entre les journaux et les dépliants publicitaires et je les pèse à tour de rôle sur ma petite balance alimentaire. Cette fois-ci, j’ai 512 grammes de publicité contre 177 pour les journaux. Comme les  journaux contiennent aussi près de 70% de publicité, j’en déduis que les offres publicitaires de mon publi sac font 635 grammes contre 53 dédiés à de réelles informations.

Mais, je me réjouis (une façon de parler! ) car, en page 4 du journal Le Trangaspésien, je découvre un article sur un thème qui m’a beaucoup fait réfléchir et aussi douter ces derniers jours : « La FTQ prête à contester des dispositions du Pacte Fiscal » de Thierry Haroun. Cet article nous informe que la Fédération des Travailleurs du Québec n’est pas du tout d’accord avec l’entente du Pacte Fiscal, survenu entre le gouvernement et les maires, qui permet aux municipalités d’imposer leurs conditions de travail à leurs employés.

Il faut dire que, depuis cet accord, les idées se bousculent dans ma tête. J’ai tout de suite pensé qu’en acceptant la proposition du gouvernement de gérer les conditions de travail des employés municipaux, les maires se préparaient à vivre des situations difficiles dans les années à venir, surtout dans les petits milieux comme les nôtres. Chacun aura ses règles et les employés municipaux risquent de perdre progressivement des droits acquis depuis longtemps et se retrouveront isolés pour négocier de nouvelles conditions. À long terme, les employés insatisfaits risquent de partir ailleurs, les municipalités perdant ainsi des compétences pour le milieu, sans parler des impacts négatifs que cela pourrait engendrer sur les services à la population.

Nos municipalités devront alors avoir recours à des contractuels venus du privé, corvéables à merci et qui, en définitive, pourraient nous coûter plus cher, en argent, mais aussi en qualité de services. Voilà en substance ce que rapporte cet article et qui rejoint ce que j’avais à peine osé imaginer. Lorsque les choses se passent un peu loin de notre territoire, nous sommes peu enclins à réagir. Mais, je suis comme tout le monde, quand les problèmes me touchent de plus près, je commence à m'inquiéter et à m'interroger. Les maires ont-ils bien réfléchi à ce qui les attend? Dans nos petits milieux, tout le monde se connaît, tout le monde se côtoie; comment pourra-t-on gérer les conflits sans bousculer une certaine paix sociale ?

L’argument massue du gouvernement est celle de donner plus d’autonomie aux municipalités. S’agit-il vraiment d’autonomie ? On pourrait croire que ce gouvernement cherche plutôt à se décharger d’une responsabilité sociale.

« Diviser pour mieux régner », voilà la nouvelle formule empruntée depuis quelques temps par ce dernier. Je comprends bien nos maires qui, pour une majorité, approuvent cette nouvelle entente. Une entente qui donne plus de pouvoir, donc difficile de la refuser! Mais, le jour où l'argent du Pacte fiscal (dont le montant accordé en 2015 est fortement réduit)2 aura fondu comme neige au soleil et que les problèmes engendrés par la gestion des conditions de travail des employés pèseront encore plus sur la gestion municipale, que pourront faire nos maires avec leur belle autonomie ? Moi, en tant que citoyenne, je me fais déjà beaucoup de soucis !

 

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