Benoît Gaucher et Mercedes Domingue, Échos Montréal, Montréal, octobre 2015
Ce quartier est souvent source d'irritation pour des commerçants et beaucoup de résidents qui sont en conflit avec l'administration du maire Fernandez. Pour plusieurs, ce dernier "gouverne" d'une façon stalinienne comme si le quartier lui appartenait. Se considérant comme le seul maître à bord, monsieur Ferrandez fait fi des critiques qui découleraient de « quelques vedettes salement gâtées et millionnaires » comme il semble vouloir l'affirmer. Il suffit de tendre l'oreille pour faire constat d'un mécontentement grandissant.
Ces derniers mois, à plusieurs reprises, Échos Montréal a souhaité interroger monsieur Ferrandez sur divers sujets liés notamment au Plateau. Toutes les demandes du journal ont été rejetées. Une fois de plus, le maire du Plateau refuse de répondre aux questions. Marie-Eve Gagnon, attachée de presse du Cabinet de l'opposition officielle à l'Hôtel de Ville répond que "M. Ferrandez et son équipe se sont déjà largement exprimé sur ces questions".
Pourtant, l'agacement touche à son comble sur la rue Laurier où des commerces, incluant l'épicerie Métro, affichent "À Vendre" en guise de protestation. Ces états d'âme, on les retrouve aux conseils d'arrondissements qui donnent lieu à des débats houleux avec des citoyens mécontents des changements multiples de la circulation. Pour eux, cette dernière fait fuir les visiteurs et chasse la clientèle du "labyrinthe circulatoire" des rues du Plateau. Bien des personnalités, incluant des artistes qui habitaient le quartier avant la venue du maire Ferrandez, sont irritées du peu d'écoute. On se désole aussi en constatant le départ de plusieurs commerçants, laissant des locaux vides dans des artères principales comme les rues Mont-Royal et Saint-Denis.
Étant donné que bon nombre de commerçants se disent désespérés face à cette situation, il était important d'avoir l'avis des associations qui représentent les commerçants. Échos Montréal a donc contacté les sociétés chargées de représenter les commerçants des rues Saint-Denis et Mont-Royal, mais étonnement, la Société de Développement Commercial Pignons rue Saint-Denis tout comme que la Société de développement de l’Avenue du Mont-Royal n'ont pas donné suite à nos demandes. Il semble que ce dossier sensible suscite crainte et méfiance, on marche sur des oeufs.
Or, il est évident que le manque de communication et le peu d'écoute des élus ne facilitent pas le consensus. Habitué à un conseil sans opposition, le maire Ferrandez peut se prétendre investi d'un mandat où son parti décide, sans même consulter ni entendre les voix dissidentes. Sauf que gouverner, c'est être à l'écoute de tous afin d'apporter des solutions satisfaisantes à une majorité consensuelle, ce qui n'est pas le cas actuellement.